Ynis Witrin: L'île cachée
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 Malsaine fraternité ?[Namibe]

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Dan Ryu
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*Chef de la Guilde des Chevaucheurs d'Ombre*

Dan Ryu


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MessageSujet: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 6 Oct - 1:06

Comme toujours, la Guilde des Chevaucheurs d'Ombres étaient baignée de ténèbres. Le bâtiment devait sans nul doute être le plus sombre de toute la cité, comme s'il accentuait le mystère qui flottait autour de ce qui s'y passait en son sein. A l'intérieur même, les pièces étaient rarement éclairée et dans les sous-sols, seul un ingénieux système d'aération disséminé dans les murs et plafonds permettaient de respirer, tant les lieux étaient clos, isolés du reste de l'île. Dan ne l'aurait imaginé mieux que cela: l'obscurité qui y régnait ne le dérangeait pas le moins du monde, ses yeux discernant le moindre détail comme en plein jour. Ce qui s'y passait, les yeux non admis ne pouvait le voir, ce qui arrangeait bien le maître de la Guilde. Le ramassis d'assassins et autre tueurs psychopathes qu'elle renfermait ne se montrait ainsi pas au grand jour. Non qu'il n'aimait pas ses hommes... mais parfois leur manières le dépassait. Il était encore jeune, bien qu'ayant vu des choses horribles, et inexpérimenté. Il était devenu chef sans avoir l'ambition de l'être, juste pour servir au mieux sa bien-aimée. Et sa confiance envers des êtres qui se balançaient aisément sur la ligne du bien et du mal se montrait plus que précaire. Il devait se montrer fort, mais parfois il doutait. Souvent même... souvent depuis Orphée... La trahison lui restait encore et toujours en travers de la gorge. Dan n'aimait pas la violence gratuite, et chacune des personnes qu'il avait tuée jusqu'ici l'avait été dans un but bien précis: celui de défendre la seule chose qui lui donnait une raison de vivre. Pourtant... la haine qu'il éprouvait envers le musicien devenait chaque jour plus intense, et une envie de meurtre montait en lui. Retrouver Orphée et lui faire payer ses crimes... Retrouver... et se venger. Dan se détestait de penser ainsi. La droiture, la sagesse, l'honnêteté, l'honneur... Il voulait encore et toujours incarner ses qualités, et cherchait son chemin vers la meilleure attitude qui soit. Mais les doutes... toujours des doutes. Et malgré le bonheur que lui apportait sa compagne et sa fille, il se sentait bien seul. Non qu'il ne manqua de conversation: la petite voix dans sa tête ainsi que Shad, sa nouvelle compagne des Ombres lui laissaient rarement la tête vide. Mais ce dont il ressentait le besoin... Quelqu'un qui ne soit pas dans sa tête. Quelqu'un qui vive et ressente des choses similaires. Un échange normal, d'humain a humain...

Des bruits sourds retentait contre les épais murs de pierre du bâtiment de la Guilde tandis que Dan s'entraînait durement sur des mannequins de bois et se sacs de sables. Toujours exigeant avec lui même, toujours voulant se surpasser. Il ne se rendait pas compte qu'il avait depuis longtemps dépassé les limites du communs des humains et qu'il était presque aussi fort qu'un buffle. Bien que musclé et ce de manière bien visible, il n'en demeurait pas moins élancé et souple. Alors qu'il cachait la force d'un véritable poids lourd. Force, vitesse, agilité... Il était aussi exigeant avec son mental qu'avec son physique, persuadé qu'il ne serait jamais assez fort, quoiqu'il fasse. Pourtant, il ne voulait jamais plus connaître la défaite, ni voir ses hommes mourir... D'autres trépasseraient sûrement, mais Dan était prêt à donner de son être pour éviter cela. Il ne se voyait pas comme un maître, mais plus comme un frère... qui protégerait sa famille exposée. Et, toute ces pensées en tête, il frappait à s'en faire saigner les poings sur ses mannequins qui s'usaient toujours de plus en plus vite. Des souffles rauques de sa poitrine, des mélodies d'impact entre la chair et le bois... Il en emplissait souvent ses murs. Ses doutes, ses peurs, elles le hantaient. Mais sa volonté s'en renforçait. Ne jamais lâcher, toujours se battre. Toujours avancer, tant qu'il ne serait pas mort.

Shad mâchait quelque chose dans un coin, produit de sa dernière chasse sans nul doute. Elle observait son compagnon d'âme suer sang et eau dans ce combat contre lui-même, ses yeux de reptiles luisant d'une lumière intérieure. Ses plumes étaient soignées et bien plus belle que le jour de leur communion, signe de la douceur dont Dan pouvait témoigner avec ses mains. Toujours, elle était toujours près de lui. Moins forte physiquement que les autres de son clan mais tellement plus souple et rapide... Elle arrivait à s'entendre avec la petite voix, bien que celle-ci la troubla beaucoup. Une sorte de présence pure et bienveillante, pourtant jalouse et possessive lorsqu'il s'agissait du cavalier du désert. Peu de dispute, le maître de la Guilde n'appréciait que modestement les bataille rangées dans sa tête...

Dan s'interrompit, aux aguets. Son ouïe l'avait prévenu d'une présence. Son corps luisait de la sueur qui coulait le long de ses fuseaux musculaires encore chauds, son torse dénudé, tandis qu'il déposait ses yeux noirs et farouches sur Namibe lorsqu'elle entrait dans la salle. Le ton de sa voix contrastait son regard, tellement doux et chaleureux...


"Entres Namibe. Je peux t'aider?"


Dernière édition par le Sam 17 Nov - 14:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyMar 9 Oct - 0:49

La respiration précipitée…
Une présence…
Une souffle…
Des…


« YAAAAAAAAAAAAAARGH »

Un rire.
Un rire sépulcral, profond, rauque. Une voix aussi grave qu’ancestrale, corrompue par un rire moqueur, railleur, qui emplit comme une violente et tonitruante cacophonie le crâne encore embrouillé de Namibe. Celle-ci se redressa d’un bond dans son lit, avec un cri déchiré, haletante. Frappant doucement la vitre de sa fenêtre, la bête répugnante qui avait été liée à son âme l’attendait, dehors. L’alchimiste, sifflant d’un air mauvais à l’attention de la créature qui, si son visage restait aussi froid et impassible que celui de n’importe quel reptile, se fendait bien la gueule dans le for intérieur de la jeune femme. Si au moins il se marrait en son "propre" fort intérieur… grinça-t-elle pour elle-même, ce qui ne fit que redoubler l’amusement de la bête. Ronchonnant, toujours de mauvais poil, elle laissa le drap de satin blanc glisser de ses épaules pour choir sensuellement à ses chevilles, avant de, incommodée par le regard fixe, suavement oranger de la créature, tirer brutalement les rideaux pour lui masquer la vue de sa chair nue, diaphane. Elle enfila une ample chemise blanche, bien trop grande pour elle, qui retomba sur son épaule pour la découvrir, et se dirigea ainsi, ses jambes nues et ciselées un peu flageolantes en raison de la frayeur que l’Emplumé lui avait fait au réveil.
La journée s’annonçait pour le moins longue. Elle devait mettre à jour le Registre, son compagnon de cuir et de parchemin, et y relater de leur découverte de ces montures devenues leurs alliés. Mais pour ce faire elle avait besoin de quelques précisions qui lui manquait. Elle était maniaque, et avait hérité de sa science quelques réflexes quant aux comptes rendus, si bien qu’elle n’aspirait pas à se contenter du témoignage de sa propre monture quant à ce qui s’était passé. Elle avait également des choses à dire, mais en ce qui concernait le trajet, l lieu précis où ils s’étaient rendus, assommée par la chevauchée, elle devait bien avouer qu’elle n’était pas capable d’en dire grand-chose. Et elle était fort bien placée pour savoir que c’était le genre d’informations qu’il était très intéressant de recenser, et qu’elles pouvaient toujours se montrer utiles… Cependant, cela signifiait aller voir la seule personne qui savait ça, à savoir Dan. Non pas qu’elle lui en veuille toujours, mais entre eux le même le désert n’avait totalement eu raison de la glace, et l’alchimiste n’était pas le moins du monde enchantée à l’idée de l’approcher à nouveau. Sa joue encore était marquée par le coup porté par son maître, et bien qu’elle n’eut cure de la douleur que cela avait produit sur son visage de porcelaine, ni du côté laid de la chose, cela était le témoin visible d’une erreur, d’un châtiment et si elle n’aimait pas quelque chose, c’était afficher aux yeux de tous une punition qu’elle avait dû endurer. Pour ça également qu’elle n’allait pas voir Kilyis qui, toute alerte et vive et pleine de son affabilité qu’elle était, était sans doute l’une des dernières personnes qu’elle voulait croiser. D’une part parce que la jeune femme ne soulevait rien en Namibe, et qu’elle trouvait ça dérangeant, mais aussi parce qu’elle savait que Kilyis, d’un regard, pouvait violer son esprit, et que cette simple idée la révoltait au plus haut point.
Alors elle n’avait pas le choix.

En début d’après midi, après avoir grignoté un morceau, fait un tour sur les toits d’Ynis pour se rendre chez un apothicaire et lui acheter quelques produits utiles à son alchimie, la jeune femme était rentrée, avait donné au cheval, qui lui aussi traînait toujours autour de la maison, deux pommes qu’elle avait piquées à un étal, s’assurant d’un regard qu’Obb avait chassé de quoi déjeuner. Elle ne s’inquiétait pas pour lui, loin de là. Mais c’était un peu un réflexe puisque l’un comme l’autre ils aimaient à traîner chez elle. Elle ne pouvait se contenter de les tolérer, et se devait quelque part de s’assurer qu’ils ne manquaient pas de quoi manger et, pour le cheval, de quoi boire. Le côté pratique de la chose était que l’équidé, vorace, s’occupait soigneusement de tondre un jardin qu’elle avait laissé plus qu’à l’abandon.
Avaient suivi quelques heures affairée, enfermée à clef dans son cabinet, ses lourdes lunettes en verre épais sur le nez pour protéger ses yeux sanguins, et dans une grande tunique blanche aux manches longues et amples. Dans sa tenue d’alchimiste, elle mit au point quelques drogues utiles, dont elle avait déjà la connaissance, pour renflouer ses stocks. De jour c’était en général tout ce qu’elle faisait, la recherche occupant plutôt ses interminables nuits d’insomnie. Elle sortit ensuite d’un tiroir le fameux Registre qu’elle avait emporté, et l’ouvrit pour relire ce qu’elle y avait noté la veille, aidée par Obb. Il avait bien fallu trouver à cette maudite bête un intérêt quelconque étant donné qu’il était hors de question de grimper dessus pour le moment. Après avoir réfléchit un instant, annoté quelques petites choses supplémentaires, elle soupira, se rendant à l’évidence puis, le glissant sous son bras, sortit du cabinet.

La petite clef grinçait toujours dans la serrure de sa porte d’entrée, et rendait entrées et sorties de l’alchimiste si sonores que tous étaient mis au courant. A une petite centaine de mètres de là, à l’orée du bois, le cheval broutait paisiblement. Contre le mur de la maison, baignant dans l’ombre portée de la bâtisse comme dans un bain envoûtant, Obb roupillait lourdement. Ne désirant pas le réveiller, de peur de l’avoir sur les basques, Namibe se fit discrète, mais en vain. Si l’Emplumé n’avait pas, ou presque, entendu ses pas, il avait néanmoins entendu comme un hurlement strident l’esprit de la jeune femme geindre à la vue de ces plumes noires comme jais. Il étira sa tête serpentine en sa direction, la fit osciller, sa langue sifflant à cinq pouces de sa mâchoire, puis déplia ses pattes pour se dresser dessus. Se secouant, debout, il fit un pas puis deux en sa direction. Un peu plus habituée à sa présence, Namibe pu réfrénée un mouvement de recul, et se contenta de plisser le nez de dégoût.
§ Alors, Petite Humaine s’en va ? § La Petite Humaine grinça des dents, bien que sa gueule n’exprimât rien, elle avait toujours l’impression que la grave voix de la créature se gaussait d’elle. Puis, l’entendre dans son crâne était tout aussi désagréable à ses yeux qu’une conversation avec un télépathe. La créature comprit sans qu’elle réponde ce dont il s’agissait, et s’inclina un peu devant elle. § Petite Humaine ne veut toujours pas monter ? Envie de me promener… §

L’espace d’un instant, Namibe se figea, jugeant du regard si oui ou non sa peau délicate pouvait se poser sur cette bête rendue hideuse par une simple touffe de plumes. Comme s’il avait compris, Obb les replia aussitôt, les plaquant à son cou pour les rendre discrètes. Comme ceci, il avait presque l’air de n’en point posséder, ce qui parvint à finalement convaincre Namibe. Après tout, viendrait bien un jour où elle n’aurait plus le choix… tant qu’elle ne sortait pas en mission avec les autres, elle pouvait se permettre de monter son cheval de jais, maintenant que celui-ci l’avait adoptée, mais les chevaucheurs, eux, n’évolueraient pas au même rythme en mission. Aussi fit-elle un pas mal assuré vers la créature, acquiesçant en signe d’abandon. Tu as gagné, c’est bon je monte. Lorsqu’elle fut assez près, la créature s’approcha brusquement et siffla au raz de son visage, elle aimait beaucoup l’odeur de l’alchimiste, l’odeur de son sang souillé, sombre. Après tout ces créatures étaient les Coursiers de l’Ombre, ils n’étaient pas non plus exempts de petites parts d’obscurité en ce qui concernait leurs us et coutumes, ce qui convenait tout à fait, elle devait bien le concéder, à Namibe.
Maladroitement agrippée au dos de sa créature, Namibe se laissa faire, et rejoignit ainsi la Guide, le Registre sous le bras.

Leur repaire n’était guère loin de son habitation, ce qui rendit le trajet presque aussi court qu’un battement de cil. Déjà ses pas résonnaient dans les couloirs déserts et obscurs de la Guilde. Obb, qui avait insisté pour la suivre, curieux de découvrir cet endroit souterrain, ne faisait quant à lui pas le moindre bruit. Namibe aurait pu en faire tout autant, mais elle n’y voyait pas le moindre intérêt. Elle n’était d’ailleurs même pas armée, elle s’était contentée de serrer à la taille, grâce à une étoffe rouge, l’ample chemise blanche qui découvrait l’une de ses épaules, et avait glissé dans de hautes bottes de cuir bouilli sombre ses jambes puériles. Dans cette tenue, elle retrouvait tout à fait l’enfant qu’elle était parmi ses frères, un flocon de neige échoué là, masquant derrière sa candeur et sa vertu les pires vices qui furent ceux de l’humanité. Ses pas la portèrent dans la grande salle où elle espéra trouver Dan, puis dans le bureau de celui-ci. Alors qu’Obb, en touriste, admirait le paysage, titillant l’esprit déjà tendu de l’alchimiste de ses [color=brown]oooooooh
[color:ac17=#472F35:ac17]et de ses aaaaaaah, Namibe retourna dans la salle principale, où elle failli poser sa main sur la stèle qui permettrait à Dan de la rejoindre. Elle entendit au dernier instant un son, étouffé mais régulier, et récupéra finalement ses doigts laissés en suspens à un pouce de la pierre. Suivant le son comme un parfum guide le chien, elle s’enfonça plus profond dans les artères du vaste bâtiment souterrain, les griffes noires du Coursier grinçant sur ses talons. Elle arriva finalement devant une porte entrouverte qu’elle poussa en silence. Il était bien là. Elle ne pénétra pas de suite dans la salle, observant en silence Dan cogner le mannequin. Le voir ainsi frapper avec tant de rage lui arracha un frisson et elle posa de manière presque imperceptible sa main sur sa pommette encore violacée. Son regard se porta alors sur l’autre coursier, celui du fond. Il était décidément beaucoup plus petit que le sien. Le sien était d’ailleurs de loin plus gros que la plupart des autres… ce qui n’était pas fait pour lui plaire. Un nouveau frisson et elle entra sous le regard de Dan. Le ton de celui-ci était sec, et lui rappela un instant à quel point cette Guilde différait de celle qu’elle regrettait encore jour et nuit. Dan n’était pas un frère. Dan était un maître, un commandeur, et si elle suivrait ses ordres à la lettre, sa dévotion n’avait pas d’âme. Pas plus, elle s’en rendait de plus en plus compte, que son but ici bas, auprès de ces bons samaritains. De plus en plus elle se sentait seule sur Ynis… et elle avait de moins en moins envie d’y remédier. Apre, elle se figea, ayant oublié un instant ce dont il s’agissait, puis, poussée par une caresse mentale d’Obb, ainsi que par le désagréable frétillement de la langue de celui-ci dans sa nuque, elle s’ébranla et s’avança vers Dan. De l’autre créature, elle n’en percevait rien du tout, et se dit qu’elle avait donc moyen de communiquer qu’avec celle qui lui était liée… ce qui n’était déjà pas si mal en terme d’intimité.


« J’avais besoin d’une ou deux précisions… » elle leva le Registre « Je suis incapable de me souvenir précisément du lieu où nous avons trouvé les… coursiers »

§ Tu es gentille… plus les « Emplumés » § elle grinça des dents, puis jeta à Obb un regard silencieux et étonnement froid. Me suis assez faite rosser pour le mois. Le provoquer ne me tente pas plus que ça. Puis tu as vu la tronche de ce pauvre mannequin ? Je suis sure que lui n’a même pas eu à le provoquer pour écoper de ça. Le reptile siffla alors, comme un peu mécontent. Elle ne comprenait pas pour quelle raison il se montrait à ce point attentif à elle, alors qu’elle n’avait à son égard pas le moindre petit geste de douceur ou de tendresse. Attentif, presque possessif, c’était comme s’il n’aimait ni la voir s’isoler dans son cabinet, ni la voir flatter d’une main douce la robe brillante du cheval qui cohabitait avec eux, ni la voir discuter avec un homme, un mâle quelle que soit sa race… Il ne manquait plus que cela pour compléter un tableau déjà peu reluisant pour elle.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyMar 9 Oct - 15:26

La jeune alchimiste blanche entrait dans la pièce accompagnée de son Coursier de l'Ombre qui visitait les lieux comme un enfant l'aurait fait. Shad émit un petit sifflement à sa vue afin de lui signaler sa présence. Obb était vraiment énorme, bien plus grand que Shad, ce qui étonnait encore Dan. Il savait que les Coursiers s'attachaient à l'âme des humains mais il s'attendait à avoir l'un des plus gros représentant de leur espèce, plus puissant comme lui l'était. Pourtant il n'échangerait Shad contre aucun autre son espèce. Elle développait un côté félin chez lui (étrange pour un reptile), une attitude plus souple et légère. En fait, elle renforçait l'appartenance de Dan aux Chevaucheurs d'Ombres. Depuis sa communion avec elle, il était devenu plus direct et avenant. Plus efficace peut-etre.

"Ah, je me doutais bien que tu avais une bonne excuse, que ce n'était pas une visite de courtoisie. Je vois bien que tu m'évites..."

Il s'approcha d'elle et posa avec douceur sa main sur la joue équimosée de Namibe. Ses doigts l'effleurèrent à peine pour ne pas réveiller la douleur, une délicatesse que ses mains puissantes ne laissait que rarement entrevoir, sauf envers sa femme et sa fille. Ce qu'il pouvait regretter son geste! Frapper Namibe, son bras droit... Il en souffrait au moins autant qu'elle, l'alchimiste blessée dans son orgueil, Dan par son manque de contrôle. Pourtant il ne pouvait lui avouer, lui présenter des excuses. Cette correction elle la méritait... La position de supérieur de Dan l'obligeait à imposer une certaine discipline morale qui convenait à l'idéologie d'Ynis Witrin. S'ils quittaient la voie qu'était celle de Stellae, leur combat perdrait son sens. Bien que Dan le faisait plus pour sa compagne que pour le reste de l'île, bien qu'il savait que Namibe faisait le faisait parce qu'elle ne savait rien faire d'autre que se battre, ils se devaient de respecter un code d'honneur et tenter de faire le "bien".
Dan sourit un moment à la jeune femme à la peau galbre, puis passa ses mains derrière son crâne. Il dénoua le noeud de son bandeau, laissant tomber sa chevelure brune éparse... Il se montrait ainsi à Namibe pour la première fois, comme si ce bandeau était une barrière contre toute intrusion sentimentale. Il le fourra dans sa poche.


"Assieds toi donc...fit-il en s'asseyant en tailleur sur le sol brute."

Il attendit qu'elle fasse de même. Se tenant droit, il posa ses yeux bruns dans les perles rouges de l'alchimiste, mêlant puissance et douceur à ce regard. Il se sentait prit de tendresse pour cette jeune femme qui comme lui avait tout perdu et se battait pour une cause qu'elle ne partageait pas vraiment. Sans doute la déesse les avait rassembler pour mener ce combat afin de protéger son oeuvre, mais avait-elle pensée que ses pions y perdrait peut-être leur essence? Après tout, Dan n'était qu'une existence errante qui était née le jour où le jeune homme du désert s'était prit la vie. Son corps vivait toujours, mais son âme? Etait-ce toujours la même? Bien sûr, Leïa lui donnait une véritable raison de vivre. Mais si sa famille donnait au maître de la Guilde la force de se battre, elle ne l'empêchait pas de se sentir un peu plus perdu chaque jour, comme s'il se battait sans réellement de but autre que ce qu'on lui avait demandé. Il avait l'impression que Namibe était un peu dans la même optique... Une envie irrépressible de partager avec elle plus qu'un simple rôle dans une Guilde, il lui mit une main sur l'épaule, la serrant avec puissance sans pour autant la blesser... Comme s'il voulait lui communiquer quelque chose.

"Je m'inquiète un peu pour toi, Namibe..."
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyVen 19 Oct - 0:50

A la requête de Namibe, Dan répondit de façon tout à fait inattendue, si bien que, n’étant pas dans ses mœurs de jacasser pour ne rien dire, Namibe préféra laisser passer et se contenta de hausser les épaules en déglutissant. L’éviter ? Oui, bien entendu. Qui ne l’éviterait pas après ce qui s’était passé au départ de la dernière expédition que son chef avait menée ? Oh sans doute était-il plus facile pour d’autres de s’excuser pour sa faute, ou mieux, de s’énerver suffisamment pour avoir la volonté d’envoyer balader l’homme qui les avait pris à la gorge, mais Namibe, son statut, étaient trop indéfinis et imprévisibles pour qu’elle n’emprunte enfin l’une de ces voies. Elle était un rat des guildes, une femme habituée à la servitude, en quelque sorte, à la dévotion pour plus puissant, plus essentiel qu’elle. Que ses supérieurs fussent plus puissants, ou pas, qu’elle, elle n’en avait pour ainsi dire rien à faire, le plus important, et ce qui motivait son respect et sa foi sans faille, était ce simple statut, et ce que ces hommes avaient d’aura, de force morale. Namibe était conscience de n’en avoir que peu, du moins pas autant qu’eux, et c’était pour cela qu’elle se pliait à leur volonté si facilement, pour cela qu’elle n’était plus qu’une marionnette de chair, acquiesçant à toutes les missions, quelle que soit leur nature…
Mais Dan…
La situation était différente puisque cette fois, bien qu’il lui ait imposé le respect, ce fut par la force, et il lui montra un côté impulsif qui l’avait grandement surprise. Sa violence ne l’avait pas faite sourciller, si ce n’était à cause de la douleur, mais cette façon qu’il avait eu de lui bondir dessus pour un oiseau, un moineau insignifiant face au sort de l’île à laquelle il tenait tant, l’avait laissée, à posteriori, plutôt pantoise. Elle n’était pas stupide, et l’idée que Dan ait été révolté par le fait qu’elle ait tué de sang froid un innocent lui était tout à fait facile à entendre… mais cela, alors, signifiait une toute autre chose qu’elle ne pouvait… non qu’elle ne pouvait pas tolérer davantage.
Tout maître qu’il était, Dan n’avait en comparaison de ses anciens mentors que peu de figure et, au plus profond du cœur de l’alchimiste, que trop peu de place pour qu’elle ne se résolve à mettre de côté ses anciens enseignements au profit de ses nouvelles exigences. C’était encore plus violement que Zane que l’homme la poussait à rejoindre ce chemin qu’elle se devait d’emprunter : celui des bonnes gens, sages, rangés, ou tout du moins des bonnes gens oeuvrant pour la bonne cause. Quelle était cette cause ? La seule que Namibe s’était crue en mesure de suivre avait été celle de cette Guilde de l’Ombre, mais de plus en plus elle sentait cette certitude vaciller. Déjà elle n’avait plus dans l’idée d’être à sa place socialement parmi les insulaires… mais à cela venait s’ajouter alors cette dégradation de la place qu’elle devait occuper ici même, dans ces locaux… Pour ça aussi qu’elle se réfugiait tant dans les froides et inexpressives pages de son Registre. Un registre n’interroge pas, il se remplit, simplement, comme l’éprouvette ou le flacon dans son cabinet.

Ayant perçu ses réflexions dans leur quasi-totalité, Obb s’était approché de sa nouvelle compagne, et délicatement lui avait sifflé dans le cou, la chatouillant un peu, comme pour l’en sortir.
§ IL NE FAUT PAS SE LAISSER COULER… PETITE MAITRESSE… SE RESSAISIR… § La voix caressante de l’animal la tira de ses pensées à l’instant précis où Dan posa une main douce sur sa joue bleuie. Si légère et fugitive que fut la caresse, Namibe n’en détourna pas moins la tête en crissant un peu des dents, comme si elle était un peu incommodée par le geste. Elle ne souffrait plus, ou fort peu, mais elle conservait une certaine distance vis-à-vis de lui. Oui, il avait raison, elle l’évitait, et si elle pouvait éviter de le toucher elle s’en porterait tout aussi bien. Elle était dure, mais la réserve ne se limitait pas à Dan mais à elle-même également. Elle le regarda dénouer son bandeau sans laisser paraître le moindre sentiment. Elle n’était même pas froide, elle était plutôt comme un masque posé, attentif, qui se languissait de se voir saisi par la première émotion venue. Son chef n’avait pour ainsi dire pas la même tête ainsi, mais elle n’en avait cure, toujours était-il qu’il cachait derrière a crinière d’ében les informations qu’elle était venue chercher, et qu’elle les attendait toujours. Elle était patiente, et si Dan jugeait utile de la retenir une semaine à prendre le thé en sa compagnie, si désagréable que, ses sentiments actuels étant ce qu’ils étaient, cela puisse être, elle se serait résolue à ne point lui fausser compagnie, et ce jusqu’à ce qu’enfin il réponde à sa question. Cela dit elle ne le lui fit pas remarquer, pour ne pas non plus lui apparaître comme déplacée.
Sur son invitation, elle plia les genoux et se laissa tomber en tailleurs face à lui. Sans tarder celui-ci se lança dans un examen du fond de l’œil de la jeune femme, ce qui n’échappa pas à quelqu’un… Effectivement, derrière elle, Obb profitait de ce moment pour détacher un peu son regard et son attention de sa congénère, à qui il parlait par sifflements inaudibles depuis quelques instants, pour plonger à son tour son regard dans celui de l’homme. Le reptile y capta la tendresse qui échappait à Namibe, la tension, l’attention… Il captait aussi le malaise qu’intérieurement Namibe faisait taire. Aussi dressa-t-il sa tête au-dessus d’eux avec un sifflement manifestement mauvais avant de se glisser au sol dans le dos de sa compagne, prenant grand soin de ne pas l’effleurer de ses plumes.
§ SI PETITE HUMAINE VEUT SE DETACHER, JE PEUX AIDER… § Et sur ce, d’une caresse mentale, il sembla alléger un instant la fébrilité qui s’était emparée de l’alchimiste. Elle fut passablement surprise de le sentir presser son épaule et par réflexe esquissa un geste pour se dégager de sa main, mais c’est alors qu’à nouveau Dan éleva la voix. Cette fois, Namibe ne réprima pas sa surprise et haussa un sourcil éloquent, toujours sans un mot. Elle réfléchit un instant à ce qu’il entendait par là, et fut interrompue par le reptile, qui sans en laisser entendre quoi que ce soit, fit dans son crâne un tintamarre tel qu’elle en cilla et repoussa d’une main celle de son chef. Le geste avait été doux, n’ayant pour but que de faire cesser les râles de son nouveau compagnon qui décidément avait une tendance à la possessivité plutôt maladive. Sobre, propre, Namibe se contenta d’articuler un simple :
« Et pourquoi donc ? » d’une voix relativement rauque. Un peu comme si elle s’était faite à l’idée de ne pas en démordre en ce qui concernait son Registre bien aimé, elle se résolut contre son grès à poser celui-ci entre eux avec des gestes lents et, défiant un peu Dan du regard, vint lentement croiser ses bras sur sa poitrine menue. Elle le défiait, oui. Lui obéir ne lui posait pas de problème, mais ses problèmes, en revanche, n’obéissaient à rien et surtout pas à un homme qui finalement lui était bien étranger. Elle avait reproché à Zane de s’impliquer en ce qui la concernait, et voir Dan, bien qu’il ne fut pas question de ce type de relation, emprunter cette voie, la mettait grandement mal à l’aise. Elle plissa les yeux, calmant sèchement les reproches qu’Obb n’avait pas fini de déverser.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyVen 19 Oct - 11:29

Dan sentit la machoire de Namibe se contracter sous ses doigts alors qu'il effleurait à peine la peau glabre de l'alchimiste. L'incommodait-il à se point? L'avait-il vexé au point qu'elle ne pouvait supporter e lui aucun contact physisque? Il se sentait un peu... vexé peut-être... Et une fois de plus lorsqu'elle repoussa sa main. Il voyait le Coursier de l'Ombre de Namibe s'agiter derrière elle. L'attitude du reptile était étrange mais Dan ne pouvait réellement la comprendre, du moins pas comme il le faisait avec les autres animaux. Il interrogea intérieurement Shad pour avoir une idée plus précise de ce qui se passait entre Obb et Namibe.

*Que lui arrive-t-il à ton frère de clan? Il me donne mauvaise impression, comme s'il portait quelque grief à mon égard? C'est étrange... De ne pas pouvoir lui parler. Je ne puis qu'observer ses gestes et ils m'en disent si peu... Mais c'est comme si il voulais s'immicer entre Namibe et moi...*

~Obb toujours été possessif. Toujours avec les choses qu'il aime. Obb aimer beaucoup petite humaine blanche, même si elle dure envers lui. Obb fâché que Dan mette Namibe mal à l'aise. Obb vouloir la défendre.~

Shad se leva et toisa Obb du regard, faisant siffler sa langue sur un ton de défi, ses orbites concentré sur l'énorme Coursier de Namibe comme prête à défendre Dan en cas d'attaque. Le maître de la Guilde ressentait les sentiments de Shad, et cette tension supplémentaire ne lui plaisait pas. Tout était déjà assez tendu entre elle et Namibe sans qu'en plus leurs compagnons se mettent à se battre. Toute cette atmosphère rendait lourd l'air qu'il respirait, déjà un peu rassit par la profondeur de la salle.

*Il suffit Shad! Tu n'aides personnes ainsi, si tu veux m'être utile, conserve donc ton calme!*

L'impulsivité de Shad, Dan avait du mal à la contrôler. Parfois même, elle influait son attitude à lui. Pourtant il n'était pas question qu'elle le gagne maintenant. Pas maintenant alors qu'il voulait tout arranger avec Namibe. Il devait calmer le jeu avant que ça ne dégénère et que sa relation avec l'alchimiste blanche ne soit définitivement corrompue de ressentiments. Il tourna donc les yeux vers Obb, son regard se voulant le plus rassurant possible.

"Paix, mon ami. Je ne lui veux aucun mal..."

Il savait qu'à travers les oreilles de la leader, Obb n'aurait aucun mal à le comprendre. Il espérait que le reptile daigne lui laisser avoir sa conversation avec Namibe. Shad se câla dans un coin et observa la scène avec ses yeux brillants.

"Namibe... Je te sens distante. Non seulement de moi, mais aussi des autres. Solitaire... seule surtout. Et je n'aime pas ça. Notre Guilde est toute nouvelle, j'en suis conscient. Nous n'avons que peu les uns les autres de relations autres que... professionelles. Mais cela doit changer. Nous ne pouvons rester des inconnus. Devenir des camarades, cela devient primordial. Je sais que tu ne retrouve guère dans notre combat, je sais qu'il ne signifie que peu pour toi. Jamais tu n'as proclamé le nom des Aleyna en partant au combat. Jamais Ynis Witrin ne fut proclamé par ta bouche lorsque tu as tué devant moi. Pourquoi est tu entrée dans la Guilde? C'est pour moi un mystère. Peut-être... juste pour avoir une place."

Il s'arrêta un instant, dégluttit et marqua un silence pour la pause, comme s'il réfléchissait sur la suite.

"Mais tu es leader des Chevaucheurs d'Ombres. Tu es même plus, j'ai fait de toi mon bras droit. Les Cheuvaucheurs ne peuvent rester que des noms dans ton bouquin... Ton rôle n'est pas d'être rat de bibliothèque. Et puis... si tu n'y vois pas d'inconvénients, j'aimerais me confier un peu à toi. N'es tu point ma conseillière?"

Encore un fois il marqua une pause, hésitant à dévoiler la suite.

"Ce rôle de chef de la Guilde, je ne l'ai non plus demandé. Je ne fait que cela pour servir mon amour envers Leïa. Encore maintenant, je suis perdu, dans une place que je ne considère pas comme la mienne. Encore maintenant je ne suis que cette ombre du désert, errante, sans âme. Je suis mort une fois, et je n'ai pas encore vraiment retrouvé de vie. Je me bat pour me donner une raison, pour me donner une existence. Pour qu'Ynis devienne réellement mon foyer, et pas une simple terre d'accueil. Et je veux que tu sois à mes côtés dans cette bataille. Je veux pouvoir compter sur toi, non pas seulement sur ta force, mais aussi sur ton amitié. Nous ne pouvons être des étrangers l'un à l'autre. Tu ne peux rester cloîtrer, tu en mourrais de solitude. J'en ai la nausée rien que de te penser mourrir et personne pour te pleurer à part moi. Bien que cela te puisse sembler étrange Namibe, je tiens à toi. Depuis le jour où tu es entrée sous mon commandement, depuis l'instant où j'ai vu dans tes yeux la même étincelle que je vois quand je m'observe dans mon mirroir le matin."

Il posa une fois de plus sa main sur l'épaule de la jeune femme blanche, espérant qu'elle ne le repousserait pas cette fois, voulant appuyer ses dires par un acte fraternel.

"Ne restes pas fermée Namibe. Ouvres toi à moi. Ce n'est pas en tant que chef que je te le demande. Mais en tant que celui qui veut être ton frère."
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyVen 26 Oct - 1:49

Namibe l’écouta parler, passablement dérangée par la constante rumeur d’Obb dans son crâne, mais n’en fixa pas moins un regard sombre sur l’homme qui se confiait à elle. Dan était son suppérieur, et il ne lui fallut pas plus d’un instant pour réaliser qu’il n’avait pas du tout l’intention de parler de leurs missions. Elle ne retint pas un soupir vaguement piqué, mais resta tout de même sobrement face à lui. Après tout écouter ce qu’il avait à lui dire ne lui coûtait pas grand chose. Au fur et à mesure que Dan parlait, elle s’enfonça dans son mutisme, attentive, incommodée, mais comme captée par son chef... Elle se contenta d’un sourire sardonique lorsqu’il évoqua le fait qu’elle n’avait jamais crié le nom de l’île ou celui des soeurs. Non jamais elle ne l’avait crié. Et elle ne le crierait même sans doute jamais. Elle ne pu réprimer un sourire fin en se souvenant de ce qu’elle avait scandé en allant au combat...

...

Une ombre se profila en silence... le coude de la ruelle, étroit comme une canalisation, déformé par le gîvre qui avait mis à mal la pierre d’onyx, formait un angle si exigu qu’on le passait difficilement sans toucher un côté ou l’autre du mur. Pour cette malingre petite silhouette recouverte d’une ample cape sombre, l’exercice n’avait rien de bien sorcier. Elle déboucha sur une artère commerçante. A cette nouvelle clareté, on ne distinguait qu’à peine un petit menton pâle, sous la lourde capuche. Sur le menton s’étira un inquiétant sourire qui s’évanouit presque aussitôt. Il était là.
...
“Qui es-tu mon petit?”
L’enfant était pauvrement vêtu, et semblait abasourdi par le froid et la faim. Sa blondeur attestait de son appartenance à la cité, sans doute le fils de quelque putain n’ayant pas prit son Miel de Lune avant de se mettre à la tâche. La seule chose étrange était ces yeux lumineux, d’un rouge presque violent.
“Tu as faim? Tu veux venir?”
Sur un geste d’invitation, l’enfant se glissa entre les rideaux de soie de la voiture portée.

...
“Fourbe petite créature”
glissa l’homme à présent totalement nu, affallé dans un lit de soie comme un porc dans sa fange.
“Dire que j’ai préféré jusque là les petits garçons aux petites filles... merci à toi de m’avoir éclairé sur la question...”
Assise au bout du lit, en tailleur, enroulée dans le drap de satin pourpre, le flocon de neige frissonnait toujours, mais pas de froid... Jamais de froid. Ses yeux de ce rouge glacial calmement posés sur l’homme, elle attendait.

...

Des plaintes étouffées.
“Sale porc baiseur de petits garçons, tu souffres comme tous les porcs de cette ville. Triste est ta fin”
Retour du sourire inquiétant. La créature avait littéralement changé de masque. l’enfant était à présent terrifiant, le visage presque tordu par sa cruauté, brandissant une dague au-dessus de l’homme qu’il n’allait tuer que pour l’argent, que parce qu’il y avait sur sa tête assez d’or pour renflouer pour quelques jours les coffres de sa guilde tant aimée. Elle se pencha sur lui, ses cheveux blonds coupés n’importe comment se glissant sur sa victime qui se griffait la gorge de douleur, répendant lui-même son sang sur l’oreiller, à la force de ses ongles.
“Attends je vais t’aider”
Elle souffla sur la dague, l’appuya à la carotide frémissante de l’homme, puis chantonna :
“Le vermeil, pour la Blanche Guilde”
avant d’enfoncer avec un craquement son arme dans la gorge du bourgeois.

...

Le vermeil pour la Blanche Guilde... combien de fois l’avait-elle dit? Comment, après cela, pouvait-elle seulement penser à clamer le nom des soeurs Aleyna ? Il en avait de bonnes, Dan, mais comme tout le monde il ne la connaissait finalement pas. L’alchimiste n’en dit rien et se contenta d’écouter la suite sans un mot. Alors qu’elle avait revêcu en un instant ce passé voluptueux, elle l’avait sans le vouloir partagé, grace à la finesse et au réalisme du souvenir, avec Obb. Pour toute réaction, celui-ci siffla de tendresse dans l’âme de Namibe. Sentir que le reptile goûtait avec plaisir à cette personnalité qui était la sienne, elle ne put tout à fait masquer une bouffée de plaisir qui le ravit lui aussi. Finalement, il se leva et s’en fut dans un coin opposé à Shad, toisant celle-ci comme elle le faisait avec lui.
Namibe elle se concentrait sur Dan qui avait enchaîné sur son Registre bien-aimé. Un rat de bibliothèque ? Namibe étudiait, elle était ainsi et ne changerait sans doute jamais ce point là. Mais si ceci dérangeait les instances, elle pourrait toujours faire passer la rédaction de ses listes au second plan. Il fallait bien, de toutes façon, que quelqu’un s’en charge... mais pour ce qui était de faire plus ample connaissance avec ses “frères” d’armes, elle eut plus de mal à s’y faire. Sans doute parce que s’autoriser cela était se donner les moyens d’accéder à cette vie qui lui faisait si peur. S’intégrer sur Ynis était sans doute la dernière chose qu’elle désirait... et ce de plus en plus. Zane, Dan, Fenrir... aucun d’entre eux ne semblait trouver comment faire pour la capturer. Elle haussa un sourcil, toujours sans emmettre le moindre son.
Lorsqu’il lui demanda si elle était sa conseillère, elle acquiesça très sobrement et se montra plus intéressée. Bien qu’elle ne conçoive pas encore ce dont il lui parlait, elle était très intéressée par l’homme qu’il était et ce qui se tramait dans sa tête. Son histoire fut pour Namibe des plus intéressantes. Elle comprenait les sentiments de ce chef jeté là pour l’amour d’une femme. L’amour d’une femme en avait tué bien d’autres. Lequels étaient les plus malheureux? Après tout, sans la dernière invective de Daeniel, Namibe ne serait pas non plus là. Mais Daeniel, lui, était mort à des lieues de là, et la trahison de l’alchimiste ne lui aurait de toutes façons pas posé de gros problème. Elle avait vu dans le dernier regard qu’il avait posé sur elle que de toutes façons il se doutait qu’elle ferait tout pour changer de plan... Mais elle liu avait promis, et ces malheureux mots lui valaient la tirade pleine de cette bonté indigeste que lui servait Dan. Il avait peur de la voir mourir seule ? Elle fronça les sourcils, déglutit et évita son regard pour fixer le sien sur Obb qui n’avait pas cessé un instant de l’observer. Le regard écarlate du coursier la calma et elle refit finalement face à son chef lorsque celui-ci posa sa main sur son épaule.

Le dernier mot qu’il lui adressa fut pour elle comme un coup de fouet. Elle regarda cette main qui pressait son épaule, franchement paniquée, puis se résolut à prendre la parole.


“Des frères, j’en ai perdu beaucoup, Dan, et en une seule journée. J’avais à l’Aube une famille de meurtriers, les meilleurs de tous, les plus doués des assassins de ma cité. J’étais l’une des leurs, un petit garçon, une petite fille, une alchimiste...” Elle regarda ses mains “J’étais une arme puissante, ces mains là ne tremblaient pas comme en ce moment même”
Effectivement, elle leva sa main droite entre eux. A cause de leur discussion sans doute, ses doigts étaient parcourus de frémissements incontrôlables. Elle la referma avec force, son regard lui aussi beaucoup plus fort.
“Tu es mort... j’ignore ce que ça veut dire, mais moi aussi, je me suis vue mourir. Je suis morte sur la neige de ma lande, à l’instant même où j’ai accepté l’idée que je serait dorénavant quelqu’un d’autre. J’ai tenté de tuer l’alchimiste, l’assassin, et je n’y suis pas arrivée. Sans doute parce que je ne le veux pour rien au monde. Je ne suis pas à ma place ici, tu as raison... mais nous ne venons pas du même milieu, et nous sommes trop différents pour accéder à cette nouvelle vie de la même façon” Elle soupira, puis abaissa son visage, sombre, sans le lâcher de ses yeux flamboyants pour autant. “Oui Dan, j’ai besoin d’une place, et j’ai cru avoir besoin d’une Guilde. Je me suis trompée, je pense. J’ai cru pouvoir recommencer mais le fait est que j’en suis incapable, et plus le temps passe plus l’idée de me fondre dans la masse de nos frères m’est insupportable. Ca n’est pas un problème d’égo mais de but. Je n’en ai plus d’autre que de me battre, de toute ma vie je n’ai aimé que trois choses : me battre, tuer et offrir ma chair à des hommes de valeur, à des meurtriers de valeur... Je t'aiderais volontier dans ta propre quête, mais je ne vois ni espoir ni besoin d'en faire de même pour moi”

Elle déglutit, puis retrouva sa consistance “Je suis là pour vous Dan, j’en ai fait le serment, et quelle que soit l’admiration que j’ai pour certains d’entre vous, bien que je me sois liée d’affection pour des hommes comme Cronos ou toi, tu ne parviendras pas plus que d’autres à modifier ce qui en moi m’empêche de devenîr votre soeur...”

Elle le regarda, comme prise, soudain, par une certaine détresse. “Mes frères, et la soeur que je suis, sont morts Elle cilla “Et je n’ai personne qui me donne envie de le redevenir... Je mourrais pour ta vie, ou celle des chevaucheurs, mais je ne partagerais pas votre monde”

Elle n’avait pas repoussé la main de Dan, et se mit à contempler le sol. Elle se doutait qu’il avait du trouver abrupte sa déclaration, mais elle se devait d’être honnête avec lui. Au moins avec lui.

Un soupir.


Dernière édition par le Jeu 1 Nov - 12:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyDim 28 Oct - 21:04

Comme Dan, Namibe avait perdu beaucoup. Comme Dan, elle s'était retrouvée seule. Comme Dan... Elle était comme lui sur de nombreux aspects. Il le sentait à force de la côtoyer à la tête de la Guilde. Cette énergie qu'ils avaient tout deux à dépenser sans vraiment savoir où... Cette aide qu'ils apportaient à Ynis Witrin sans trop savoir pourquoi, peut-être se prouver qu'ils existaient. Dan avait l'impression de faire sa propre analyse. Il ne savait même plus s'il réfléchissait à propos de Namibe ou de lui-même. Etait-elle vraiment comme lui ou s'en donnait-il l'impression?

"Quand à moi j'avais une famille, un peuple, un amour, un avenir. Tout s'est envolé sous le soleil comme de l'eau qui s'évapore. Et je n'étais pas là, pas là pour les protéger. Ils sont morts sans que je ne lève le petit doigt pour les aider. Maudit soit mon esprit de cavalier..."

Il enserra le poing de Namibe avec force, son bras ne trahissant aucun frémissement. Dan voulait faire passer quelque chose à travers ces contacts, comme une chaleur amicale. Mais il savait bien ne pas poséder ce genre de don. Comme une volonté plus qu'un acte véritable, il se voulait... présent.

"Ainsi elle ne bouge plus non?"

Il ferma les yeux quand les souvenirs affluèrent en lui, comme une cascade d'eau gelée, lui arrachant un frisson dans le dos.

Une odeur de mort, une odeur de chair calcinée. Sa vision floue des larmes qui se déversaient, deux torrents salés qui courraient sur sa peau brunie. Il observait la caravane, le feu ayant consumée les tentes, les braises rougeoyant encore dans les ruines du palais roulant qui transportait la famille royale. Dan courait, hébété, haletant, à la recherche des siens... Sa tente en cendres, des cadavres pestilentielles portant les bijoux fondus dans la chair de ses parents... Ses onze frères et ses onze soeurs, toutes les concubines de son père... Son père, riche entretenait des femmes, comme les femmes riches entretenaient des hommes... Mais tous étaient bel et bien morts, une arme parfois enserrées dans une mains sanglantes.
Des larmes, des hurlements, mais seulement les siens. Puis une secousse dans son esprit, un battement de coeur sauté: sa belle. Ses pas se prenant les uns dans les autres pour courir vers sa demeure. Ses chutes, le goût du sable ocre de sang. Et le cadavre de celle qu'il aimait, deux grandes dagues enfoncées dans le corps...

Il chassa cette horreur de son esprit, la rangea dans une des cases de sa mémoire. L'instant présent était plus important. Il sentait Shad, ses pensées bouleversées, la première découverte du passée de son compagnon, juste un échantillon l'avait emplie de tristesse. Elle s'imaginait elle aussi la perte de siens. Mais les Chevaucheurs l'avait empêché, Namibe et Dan furent seuls... Personnes pour sauver ceux qui leur était chers.


"Je suis déjà mort... Lorsque j'ai perdu les miens, j'ai voulu prendre ma vie. J'ai sauté... comme si je pouvais voler. Mon âme... je pense que je l'ai laissé là-bas, avec les miens dont j'ai fait seul la sépulture. Mon corps lui, n'a pas voulu cesser de se mouvoir. Ainsi... je suis là. Une partie de moi a retrouvé le goût de la vie. Mais une partie seulement."

Les paroles de Namibe était dures, et tristes surtout. Dan ne pouvait pas la forcer, on ne pouvait pas aider quelqu'un qui le refusait. Inconsciemment, ses doigts se baladaient sur le manche de ses longues dagues, l'étreinte de la main de Namibe

"Cependant, je ne pourrais jamais penser à toi comme à une arme. Et puis, je ne peux profiter de ta chaire... Selon mes coutumes, c'est le membre le plus important du couple qui peut prendre d'autres partenaires. Et je doute que ce soit bien vu, ou même que tu ne l'acceptes. Juste pour te dire, te battre je t'en donnerais l'occasion. C'est le seul de tes souhaits que je m'autorise à t'exaucer. Le jour où tu voudras mourir pour moi, c'est ma vie que j'offrirais, pour ne point laisser disparaître la tienne."
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyJeu 1 Nov - 4:58

(je teste une nouvelle mise en page plus "roman", dis-moi si tu la trouves illisible)


Dan lui parlait de famille. Il lui parlait de clan, de perte, de douleur et de tristesse… Tout ce que Namibe plus que tout abhorrait. Sa famille… sa famille, que n’aurait-elle pas donné pour, à l’instar de son supérieur, avoir sur ses mains leur sang… pour les égorger comme des porcs de ses propres mains… ? Pour égorger les Starks, les dragons factices. Namibe, elle, se sentait dragon, elle se sentait vraiment comme ces créatures dont le sang coulait en elle. Comme ces êtres au cœur de pierre et au sang froid. Ils étaient aussi, quelque part, les fils de sa cité disparue. Ce qu’ils avaient en commun était sans doute l’amour, même si l’amour qui avait su se construire entre Daeniel et elle avait été bien particulier. Certes, ils se ressemblaient beaucoup, elle ne pouvait le nier, mais une chose les séparait. Une chose qui faisait que Dan avait trouvé une épouse, qu’il avait désormais une fille, qu’il était leur chef… une chose qui faisait que Dan l’épaulait et désirait la voir s’en sortir. Il était, et ce quel qu’ait été son passé et les mésaventures qu’il y rencontra, un homme de bien. Un homme combattant pour des valeurs qui étaient les siennes. Namibe elle n’avait jamais été une bonne femme douce et prévoyante, elle n’avait été qu’un chat de gouttière, cynique et froid, puis un assassin morbide, cruel et froid… Un alchimiste à l’infâme curiosité… Elle soupira, sans doute un peu trop fort, puis haussa les épaules. Elle n’avait rien à lui répondre. Certes, elle entendait ce qu’il lui disait, elle le comprenait, et compatissait, quelque part, avec lui, mais cela ne lui donnait pas davantage envie de se laisser convaincre. Si elle était là, c’était pour sa promesse, rien de plus. Si la promesse n’était pas, elle serait sans doute en train d’écumer le continent, en tant que simple mercenaire, tuant, volant pour oublier un peu… cette vie là lui aurait plu davantage ; elle aurait rencontré des personnes lui étant proches un tant soit peu, des personnes tout aussi fourbes et au passé obscur qu’elle-même. Elle ne se serait pas sentie étrangère ou déplacée. Mieux encore, elle aurait eu les poches pleines d’or, et peut-être même un nom… Peut-être que « l’alchimiste blanc » aurait finit par courir sur les lèvres tremblantes des matrones, et sur celles, captivées, des enfants. Comme celui des héros, ou celui des monstres célèbres.

L’Alchimiste Blanc.

Elle plissa les yeux puis cilla, Dan poursuivait un récit qu’elle n’écoutait qu’à moitié, l’esprit dans le vague, à fleur de peau pourtant. Elle sentit le reptile s’immiscer une fois encore en elle, et se concentra sur lui. Il avait vu défiler lui aussi les images que son imagination venait de se forger alors qu’elle rêvait à cette vie qu’une promesse lui avait volée.

La voix de Dan et la pression qu’il infligea à son poing déjà serré la ramenèrent à la réalité, l’arrachant une seconde à l’observation patiente du reptile qui profitait de chaque instant pour abattre un nouveau mur de l’esprit de sa compagne. Namibe trouvait désagréable l’idée de se savoir dénudée ainsi, en son for intérieur, par un animal… Mais il y avait dans la force de ce dernier comme un baume, qui rendait la chose plus douce… Il était un amant, un amant patient qui prenait soin de la pucelle qu’il étreignait pour n’en point écorcher la fleur à cueillir. Il était le premier véritable amant de son esprit et, elle l’espérait, le dernier qui pourrait jamais le pénétrer ainsi. Namibe, qui aimait tant la chair et ses vices, n’aimait pas le viol de son esprit comme celui du corps.

Elle fronça les sourcils lorsque le chef acheva de parler. Ce qu’il dit la dérangea foncièrement. La dernière phrase vint balayer tout le reste comme s’il ne s’était agi que de détails. « Je ne te demande pas de protéger ma vie, Dan, bien au contraire » grinça-t-elle. Pas tout à fait contre son gré, sa voix s’était endurcie pour friser le désagréable. SA vie n’avait à ses yeux plus la moindre valeur. Celle de Dan… c’était particulier, il était son supérieur, et c’était de son devoir que d’œuvrer pour son bien-être, quoi qu’il en dise. Qu’il ne devienne pas son amant ne lui posait pas le moindre souci, à vrai dire elle s’en moquait éperdument. Elle savait son corps agréable aux hommes, et si des hommes de bien devaient vouloir s’y reposer, elle ne s’en formalisait pas plus que cela. Après tout, elle aussi éprouvait du plaisir à cela, et son sang était si toxique à présent qu’elle ne risquait pas d’avoir de descendance de sitôt… Encore faudrait-il pour cela qu’elle arrête un jour l’alchimie et œuvre à la purification de son organisme en friche. Autant dire que c’était totalement hors de question… Ainsi le risque majeur qu’impliquait les jeux de la lubricité n’était-il pas plus inquiétant pour elle que les carries pour les enfants.
Ainsi si l’homme faisait honneur à sa dame en ne prenant point de maîtresse de l’importunait pas… grand bien leur fasse, songea-t-elle, les lèvres plissées…

Combattre aussi lui allait tout à fait.
Mais elle refusait catégoriquement que quiconque ici sacrifie sa vie pour elle. « Je ne vis encore que parce que j’en ai fais la promesse, Dan… Si un jour je devais mourir au combat, je t’en supplie, ne m’ôte pas cet ultime sacrement » elle dégagea son poing de la main de l’homme, le regard presque mauvais, le cœur battant. Son émotion était palpable, dans ses gestes, sa respiration saccadés, comme dans son regard brillant. « Contrairement à toi, chaque jour m’est plus pesant que le précédent, je n’ai pas et ne désire pas avoir ce que la vie ici t’a offert, et ce même si cela ne comble pas tous les manques… Je me languis de mon côté de la fin de cette mascarade… Me pousser à vivre des années encore ainsi serait pour moi une torture »
Elle ferma les yeux, comme pour ne plus entendre les râles rageurs que, sitôt compris son propos, Obb s’était mis à vociférer en elle. Elle les rouvrit plus brillants encore. « Je n’ai pas le droit au suicide, je n’ai plus le droit à ma nature même… Je n’ai plus le droit qu’à une vie dont je ne veux pas, à un statut factice et un honneur qui m’est plus lourd que le plomb au pied d’un condamné. Si un jour ce plomb devait me tirer au fond d’une rivière, laisse moi au moins prier pour que nulle bonne âme ne songe à me tirer de ce lit profond et mérité »

Il y avait, en dépit de sa tension et de sa douleur, une force dans son regard. Une force qui défiait manifestement celle de Dan. Il avait tenté, lui, d’en finir… Elle n’avait pas eu ce luxe.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyVen 16 Nov - 23:05

Dan sentait Namibe qui se refusait violement en son fort intérieur à le laisser l'aider. Une volonté implacable dans ce petit bout de femme. Après tout c'était pour cela qu'elle était si bonne en temps que son bras droit. Quoiqu'elle ait décidé, Dan savait qu'il ne pourrait pas la faire changer d'avis. Jusqu'ici elle avait toujours été de son côté; leurs décisions communes avaient permis à Dan de l'avoir pour appui. Mais il ne pourrait l'empêcher de changer de voie si elle le décidait. Elle n'était à ses ordres que parce qu'elle le voulait bien. Aujourd'hui, Dan avait essayé de faire en sorte que s'oblique un peu plus vers la lumière la voie de Namibe, cette dérengeante vérité que l'alchimiste blanche ne serait jamais vraiment une habitante d'Ynis Witrin. Il en était incapable, et il doutait que quelqu'un en soit capable un jour. Comme une blessure au fond de lui, une faillite encore. Pourtant il ne pouvait pas agir contre la volonté de Namibe. Il ne pouvait pas la forcer à voir le monde à sa manière. Même s'il n'était pas vraiment sûr de la manière dont lui même voyait le monde. Pourtant une partie de lui n'acceptait pas cet échec, il n'acceptait pas de la laisser se perdre. Même si elle ne le voulait pas, il ferait de son mieux, discrètement, pour l'aider du mieux qu'il pourrait. Il ne voulait pas avoir à la perdre un jour. Jamais.
Dan se rendait compte pour la première fois qu'il tenait à Namibe bien plus que comme une simple Chevaucheuse. Elle avait toujours été spéciale pour lui, mais là, maintenant, il se sentait plus proche d'elle que de personne au monde. Plus proche d'elle que de Shad, plus proche d'elle que cette Leïa avec qui il ne communiquait presque plus. Une épine dans leur couple qui lui gachait peu à peu son bonheur tant il se sentait isolé des deux femmes de sa vie. Peut-être n'était-ce qu'une mauvaise passe, mais elle était dur pour Dan qui était déjà perdu. Namibe était perdue elle aussi, quelque part sur une voie presque parrallèle à celle du Maître de la Guilde. Elle ne voulait pas que ça transparaisse mais il sentait le conflit intérieur de Namibe, comme si les tourmentés se retrouvaient. Et quand elle le regarda avec cet air de défi, il ne pu s'empêcher de lancer:


« Ce monde est une torture, je le sais pour en être aussi la victime. Et même maintenant il me fait encore mal en risquant de me faire perdre le peu que j'ai. Mais Namibe, je ne peux, même si je le voulais, abandonner les gens que j'aime!! »

Il fit un rictus d'horreur quand les mots qu'il venait de prononcer parvinrent jusque sa conscience. Il n'avait pas voulu dire ça, c'était sortit, sans qu'il ne le veuille, sans qu'il ne le tente. Comme le vide sous lui, comme s'il voyait Namibe pour la première fois. Quelque chose avec quoi il n'était pas d'accord qui pourtant avait grandit en lui. Il n'en voulait pas, cela ne lui ressemblait pas. Toute son énergie intérieur lui servait à combattre ce qui ne devait pas être. Il se détourna de Namibe, faisant quitter ce visage de son champ de vision, ce visage qui avait un impact jusqu'ici inconnu et surtout non voulu. Il fit quelque pas pour se rapprocher du mannequin d'entraînement pour le contempler quelques secondes. Des planches de bois massifs recourvertes d'étoffes pour ne pas se blesser. Il frappait dessus depuis des semaines mais ce soir il en avait besoin pour autre chose que pour s'entraîner. Il en avait besoin pour extériorisé. Avant même qu'il ne réfléchisse à s'en empêcher il frappa de toutes ses forces la tête du mannequin comme s'il pouvait y voir son propre visage, comme pour se corriger lui même. Sa gorge lui fut douloureuse quand il criait sa hargne et que son poing heurtait avec violence le bois. La planche de chêne se sinda en deux sous la puissance de l'impact, tandis que Dan hurlait une seconde fois, mais celle-ci de douleur. Sa main ensanglanté couverte d'échardes le lançait comme s'il l'avait plongé dans un bain de feu. Il se la tint de l'autre en grimançant. Tirant une étoffe de sa poche, il commença à se bander la main blessée en serrant par accoup secs afin de raviver la douleur dans son bras. Il se punissait. Son ton marquait sa douleur quand il ouvrit la bouche.

«Je suis désolé, je n'aurais jamais dû dire ça... »

Namibe était son bras droit, celle qui tenait la Guilde avec lui. Et ce depuis des mois. Leïa était son amante, celle avec qui il avait eu un enfant. Il n'était pas question de mélanger les deux. Pourtant maintenant qu'il s'en rendait compte, il ne savait plus. Leïa qui s'écartait dans sa vie, Namibe la seule qui pouvait à peu près le comprendre... Et sa peau si blanche... Son bras avait des spasmes tant la douleur qu'il s'infligeait devenait intense. Shad s'insinua dans ses pensées mais il la refoula. La lézarde n'arrivait pas à comprendre cette réaction, bien trop humaine. Mais la petite voix elle était bien là, il ne pouvait l'empêcher de lui parler.

~Ta souffrance à un sens Dan, elle ne doit pas t'empêcher d'être.~

*Cesse avec tes énigmes. Mon allégeances est clair. C'est elle la plus forte du couple. C'est elle qui à le droit à plusieurs hommes. Je me dois d'être à son service!*

Il se surprit à caresser le manche d'une de ses lames avec sa main blessée. L'une des lames qui avaient tué celle que le Dan encore vivant aurait dû épouser. Il n'était qu'un cadavre depuis qu'elle était partie dans un monde meilleur. Et Leïa, il eut cru qu'elle lui redonnerait goût de vivre. Mais maintenant il en doutait.

« Un bien horrible spectacle... que ma faiblesse. »
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 17 Nov - 1:54

L’ayant défié, Namibe s’était attendue à une réaction plutôt violente. Il lui avait montré à quel point il avait le sang chaud, sa pommette en attestait toujours. Mais elle ne s’était pas attendue par contre à percevoir tant de détresse dans ses mots, ni dans son ton. La jeune femme avait, bien avant la fin de sa réplique, plissé les yeux… Pour mieux les écarquiller à sa conclusion. Elle sembla s’étouffer, prise d’une quinte de toux qui, si elle en croyait la rumeur qui naissait dans sa poitrine, n’était pas entièrement due à la surprise. Pourquoi fallait-il qu’à chaque émotion elle se sente si faible ? Elle étouffa la quinte dans son poing, puis observa Dan. Passée la surprise, elle aurait tout aussi bien pu en conclure qu’il avait voulu parler d’un attachement, d’une tendresse fraternelle. L’espace d’une seconde, elle alla jusqu’à croire que malgré toutes ses réticences, Dan pouvait être la seule personne qui lui ferait retrouver les sensations de sa guilde. Mais en analysant le regard troublé de celui-ci, fuyant, frappé, un doute prit forme dans son esprit. La jeune femme le dévisagea, le visage fermé, calculateur. La réflexion de Dan avait fait taire en elle toute trace de défi, et elle n’avait plus l’aplomb qu’elle pouvait se targuer d’avoir peu de temps auparavant.
Elle ne prononça mot lorsque l’homme s’écarta d’elle au profit du mannequin… Namibe, sans doute parce que ce genre de sensations ne lui était pas tout à fait inconnu, qu’elle avait également tendance, portée à bout, à frapper, grinça des dents avant même que l’homme n’amorce le geste. Il était prévisible… Un peu trop sans doute, mais très humain. A en croire les dégâts qu’il fit dans le mannequin, Namibe gageait que cet amour dont il lui avait parlé était plus que dérangeant. Du moins pour un homme traînant une telle conscience morale. Le premier rugissement non plus ne la surprit pas. Le second, en revanche, la stupéfia littéralement. Sur cette île, elle avait trop oublié ce qu’était un humain. Les sentiments, les doutes, l’égarement la… douleur. Voir un homme tel que Dan hurler de douleur lui vrilla le ventre, à elle aussi. Comme si ce cri lui en arrachait un, muet. L’empathie, rares étaient les fois où elle la saisissait à la gorge ainsi. Cela arrivait de plus en plus souvent, et pourtant, elle ne se sentait pas « meilleure »… Au contraire, sa souffrance intime allait grandissant, de paire avec les souffrances physiques que causait l’alchimie telle qu’elle la pratiquait. Cette fragilité là, qu’elle devrait bien combattre un jour où l’autre, était sans doute une clef vers certains êtres… capables de l’atteindre dans son îlot, dans sa torture solitaire. Voyant de quelle manière il effectuait son bandage, la jeune femme eut un rictus de douleur pour lui. A quoi bon s’énerver ainsi, cela ne faisait qu’aggraver ses souffrances. Elle était bien placée pour savoir qu’un organisme torturé ne parvenait jamais à de bonnes conclusions. Mais bien placée également pour savoir que parfois, c’était le seul moyen d’exprimer quelque chose. Lorsque les conséquences étaient trop graves… Les aboutissants trop grands. D’où venait la mystérieuse maladie de Namibe ? Pourquoi grandissait-elle si vite, si ce n’était parce que moralement, elle était de plus en plus instable ? De plus en plus Dan faisait échos, démonstration de ce qu’elle-même redoutait en elle.
Et pourtant, elle ne fit rien pour l’en empêcher.

Elle le regarda faire, spectatrice curieuse et touchée, hypocrite, comme s’il s’était agi d’un rituel qui lui était inconnu. Le regard que son chef portait sur les échardes, dans sa main, laissait entendre qu’il les enfonçait volontairement dans la chair. Ce qui lui avait échappé, du bout des lèvres, était donc si inavouable que cela ? L’amour se déclinait en bien des personnes, bien des couleurs. Il y avait aussi de son côté une forme d’amour pour Dan, mais elle n’avait pas à en rougir. Une curiosité pour l’homme qui ici, sans doute, était le plus humain. Drôle de voir que, par un coup du destin sans doute, elle s’était retrouvée à son service. Namibe avait toujours été sous les ordres d’homme qui méritaient son respect. Elle ne pliait pas face à des êtres qui ne récoltaient que son mépris. Mais ce qui rendait Dan respectable sur Ynis, ainsi que toutes les personnes qui avaient pu réellement la heurter, était cette sorte de fragilité et cette force… Cet être là, était comme l’un de ses anciens frères d’armes. Il était à même de la comprendre, tout simplement, bien qu’elle n’en eut franchement pas envie. Mais elle de son côté, et c’était sans doute ce qui rendait son regard écarlate aussi dubitatif, peinait à comprendre les motivations de l’homme. Les procédés lui étaient familiers, mais la honte, elle, cette honte là du moins, lui était étrangère. Ce fut sans doute aussi ce qui fit qu’elle amorça ainsi un geste pour s’approcher de lui. Il reprit la parole, aussi se ravisa-t-elle. Sa faiblesse, un horrible spectacle… L’alchimiste plissa les yeux. Elle n’était décidément pas des plus loquaces.

La jeune femme, le regard attaché à la main de son supérieur, évitant consciencieusement son regard, s’approcha de lui jusqu’à se trouver à portée. « Ne bouge pas » lui dit-elle d’un ton sans réplique. Elle tendit sa main gauche en direction de celle de Dan, puis l’amena près d’elle. De sa main libre, enserrant le poignet de l’homme pour l’inviter à ne pas tenter de se défaire de l’étau de ses doigts, elle commença à ôter l’étoffe. Du sang perlait un peu partout sur le dos de sa main et ses doigts. Il ne s’était pas loupé. Elle pencha la tête de côté et, glissa entre ses dents l’étoffe pour la tenir le temps de faire ce qu’elle avait à faire. Elle la noua ensuite autour de son propre poignet. Ce faisant, elle reprit la parole d’une voix sombre. « J’aurais plutôt parlé d’humanité, Dan. Les gens ici ont oublié ce dont il s’agit, c’est bien dommage. Ces doutes, ces incertitudes, ces… sentiments sont la preuve de cette humanité que tu refoules à coup de poings. C'est ce qui, dans un monde pareil, fait encore la différence. Ces héros qui se battent parmi nous, dans tes rangs, ne valent pas ce que vaut un homme entier, un homme faible. J’ai vu des hommes faibles se relever de poisons qui auraient abattu le plus implacable et sur de lui des fauves.» Après avoir ôté de la chair de l’homme les échardes pouvant porter préjudice à sa main, elle récupéra l’étoffe autour de son poignet, par des gestes experts, puis releva les yeux vers lui. « A quoi bon provoquer sa propre souffrance lorsque l’on est sur de rien ? » Cette petite phrase en disait long… Son regard, aussi était très parlant. Elle n’avait pas lâché la main de son chef. De nouveau, cette force était venue inonder son regard écarlate… pourtant elle semblait comme dans le vague. Elle était perdue ailleurs. Sa voix, adoucie, le disait de façon criante.

Elle observa longuement son chef, poursuivant la lecture de son visage. Sa main, autoritaire, se relâcha sur son poignet sans pour autant le lâcher tout à fait. Même sans son étau, elle le trouva crispé. Elle ne comprenait pas… Qu’est-ce qui avait changé ? Elle pencha la tête de côté, les yeux plissés par ses propres doutes.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 17 Nov - 4:00

Dan ne faisait plus vraiment attention à la présence de Namibe, ou du moins en apparence. Il se concentrait sur la douleur dans sa main pour ne pas laisser son esprit sombrer dans les méandres de son manque de contrôle. Il voulait s'empêcher de réfléchir. Réfléchir à ce moment alors qu'il ne faisait plus la part des choses dans son esprit ne l'embrouillerait que davantage. Il ne faisait que serrer afin d'oublier cet esprit qui se torturait. Lui qui se trouvait fier de toujours avoir été au moins respectueux de ses engagements, il se trouvait face à sa nature même qui prenait un coup de branle. Mais Leïa devenait si froide et Namibe était si proche... Il secoua violemment la tête pour s'empêcher de penser.

~Dan, ta vie ne se limite pas à ce que tu as appris quand tu étais jeune. Beaucoup de choses vont changer autour de toi encore. Tu dois accepter. Apprends que le monde n'est pas rigide. Apprends à ne pas l'être.~

*Petite voix... comment fais-tu pour me supporter alors que je t' envois si souvent chier? *

~Je suis là pour toi Dan, ne cherche pas plus loin.~

*Merci. *

Il ne trahit la surprise de son contact avec Namibe dans aucun geste, pourtant il ne s'était pas attendu à ce qu'elle vienne l'empêcher de se torturer. Il obéit machinalement à la douce autorité de Namibe sans broncher: il ne savait pas quoi dire. Lui qui était en poste de donner des ordres obéissait comme une nouvelle recrue. Elle serrait son poignet et la douleur lançait encore. Mais cette étreinte avait quelque chose de délicieux. De malhonnêtement délicieux. Quand elle le soigna, il serra les dents sous la douleur. Mais toujours aucun bruit. Il ne savait pas vraiment comment réagir. Devait-il l'écarter de lui? Le Maître de la Guilde ne pouvait s'y résoudre. Elle le paralysait. Ce qu'il avait avoué, ce qu'il s'était avoué... Il n'arrivait pas.

« D'humanité? »

Des mots doux, Namibe... douce? Peu à peu tout redevenait clair. Il pouvait de nouveau réfléchir. Mais il devait accepter cette nouvelle vérité. Cette espèce d'attirance interdite pour la jeune femme à la peau de galbre. Cette infidélité que son coeur faisait à Leïa. Il se résigna, ne pouvant lutter contre lui-même. Ce qui s'était dit entre eux deux, il n'avait qu'un mot à dire et Namibe l'emporterait dans la tombe, un secret totalement gardé, intouchable. Et comme elle ne partagerait pas cette " chose ", il n'y avait rien à craindre. Cet aveux en resterait là, Namibe le garderais pour elle. Et Shad aussi, se dit il furieusement dans son esprit, sentant celui du Coursier se rétracter docilement. Alors, là juste dans son esprit, cette infidélité, elle n'était pas bien grave. Juste une pensée qu'il tuerait avec le temps. Comme il en avait fait avec d'autres...

« Je n'ai rien d'un héros. Je ne veux pas en être un. Je me bats juste... pour faire quelque chose de ma vie. Autant faire quelque chose de bien. »

L'étreinte de Namibe était toujours là et Dan se permit de regarder à nouveau ce beau visage blanc taché de rouge. Un regard si volontaire. Pourtant aujourd'hui si... vague? Soucieuse, mais de quoi? De l'aveu de Dan? De ce que cela pourrait signifier? Il ne pouvait accepter avoir changer les choses juste en une phrase. Il ne pouvait remettre en cause leur fonction à la tête de la Guilde. Il avait trop besoin d'elle, de son aide, de son expérience, pour faire fonctionner cette lame sans fourreau qu'était les Chevaucheurs d'Ombres.

« Namibe, ce que j'ai dit, je n'en ferais rien. J'ai besoin de toi pour la Guilde. Ne me fais pas payer par une distance dans notre relation une simple perte de contrôle. Il n'y en aura plus. Je ne peux pas me le permettre... »

Et pourtant, là profondément, dans l'abysse de lui-même, il dû se l'avouer: il en avait envie.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 17 Nov - 13:54

La jeune femme le regarda longuement, après avoir terminé son bandage. La blessure était loin d’être grave, mais elle y avait mis un soin tout particulier. Sans doute parce que ces gestes de soin, instinctifs chez elle, étaient les seuls qui l’apaisaient en toute situation. Pourtant, la jeune femme n’avait rien de l’esprit de devoir d’un médecin. Ces gestes étaient juste extrêmement semblables à ceux de la dissection, ils étaient juste inversés, et cette proximité de la recherche et du soin était sans doute ce qui l’apaisait dans ces rituels précis. De cet apaisement, de ces gestes simples et épurés avaient dépendu maintes vies. Celles de ses frères d’armes d’antan. Dan aussi, profitait de cette attention, mais elle n’apaisait pas cette fois la furie du combat. Elle apaisait cette fois celle des doutes. Elle apaisait une tension qui était allée grandissante entre eux. Elle s’était trouvée au bord des larmes, de rage, et lui avait fini, par un aveu, par craquer le premier. Il avait perdu et elle… gagné ? Qu’avait gagné l’alchimiste ?
Il brisa le silence qui unissait sa main au poing de l’homme pour répondre aux mots qu’elle lui avait glissés. Le ton, doux et absent qu’elle avait employé, concentrée sur cette énigme que posait le malheureux emploi du verbe « aimer », ainsi que sur ses gestes, jurait avec celui, impliqué, de Dan. Il n’avait jamais voulu être un héros ? Cela la surpris grandement, elle devait l’avouer. Et ça lui plu aussi, quelque part. Elle pencha la tête de côté et promena son pouce sur le dos bandé de la main de Dan. La caresse qu’elle y appliqua, se glissant entre ses doigts, n’aboutit à rien puisqu’elle ne fut en fait qu’un chemin pour lâcher sa main. Elle glissa la sienne dans sa nuque pour l’y frotter , puis sur son front, ses yeux. Elle n’aimait pas ne pas comprendre, décidément. Elle aurait aimé être sure.
Ce furent les mots qui suivirent qui, finalement, firent tomber sur la jeune femme la sentence de cet amour là… l’amour se décline en personnes, en couleurs Alors Dan avait bien parlé d’un amour intime car inavouable… Un amour de neige et de sang. C’était ainsi que l’on pouvait résumer la jeune femme. Mordante, douce comme la neige. Sensuelle comme le sang. Pouvait-il en être autrement d’un assassin scandinave ? Bercés de légendes, atteints par le Vice… Ils étaient des êtres en décalage, presque inaccessibles, et pourtant, était-il plus humains qu’eux ? Oui, sans doute mais… Quelqu’un avait-il mieux compris les hommes qu’eux ? C’était moins sur.
Namibe sourit doucement aux mots de son chef. Etaient-ils en mission pour qu’il s’inquiète tant de l’évolution de leur relation au sein de la Guilde ? La jeune femme repoussait depuis le début l’idée de mettre les Chevaucheurs et les Assassins Blancs sur le même plan. Deux fonctionnements, deux savoir-faire antagonistes. Et pourtant, malgré son esprit pour le moins obtus, il lui fallait bien avouer que là, en cet instant même, toute à leur conversation, elle avait envie de voir ce que ça donnerait. Les relations qu’elle avait eu avec les plus proches de ses frères d’armes avaient toujours été ambiguës. C’était pour elle naturel. Elle aimait à se laisser aller à ses instincts, qu’ils soient ou non raisonnables, elle faisait ce qui était juste. Mais dans la justice, et dans la vérité, la raison seule d’était pas maîtresse. Les sens étaient là, ils irradiaient le corps des êtres humains, leur insufflait la vie. Quelle mascarade, mettre à mal les sens lorsqu’ils ne coïncident pas avec la raison. La jeune femme, au contraire, les suivait. Si dans la douleur était du plaisir, la douleur même devenait une voie. Si dans la douceur se trouvait du Vice, alors elle était doucereusement Viciée. Sa conception ses choses étaient quelque peu aberrante, venant d’un esprit scientifique comme le sien, elle semblait simpliste… Et pourtant c’était dans la simplicité que s’étaient faites les plus étonnantes de ses découvertes…
Et si Dan était la découverte de cet instant ? Elle ne l’avait jamais soupçonné de cette valeur. Sa force, elle l’avait toujours respecté.
« Les guildes sont des meutes, lui avait un jour expliqué l’un de ses frères, elles sont un organisme interdépendant, l’allégeance n’a rien à faire ici »


Comme dans une meute. Namibe s’était soumise à un homme parce qu’il était plus fort. Aveuglément confiante en une tête à suivre, comme autrefois. Et comme autrefois encore cette ambiguïté. Qui aurait cru qu’un jour elle trouverait ici aussi ce genre de choses ? Elle ne se le cachait pas, elle aimait beaucoup l’idée… Pourtant… Si cela nouait son estomac, si cela la plongeait dans un bain chaud, il ne résolvait en rien le problème qu’elle gardait. Elle s’était laissée leurrer avec Zane. Il avait fait miroiter sous son nez une vie nouvelle, bénéfique. Dan, différent, faisait renaître quant à lui les effluves d’une vie révolue… Mais elle ne pensait pas qu’il s’y laisserait porter. Il avait bien trop d’honneur pour cela, c’était évident. Et Namibe demeurerait inachevée… Elle resterait un être hybride et tout le bien être que le Vice apporterait à sa chair ne serait rien face à cette impression de ne jouer qu’une grande farce ridicule. Elle reprit alors la parole, avec un long silence songeur. Elle releva vers lui un regard énigmatique, souriante.

« Dan… »
Son sourire, lui aussi, se fit énigmatique. Elle prit alors un air innocent, et ajouta : « Dan Ryu… Si cette conversation, privée, avait été digne de figurer dans notre Registre, jamais je ne t’aurais dis tout cela » Elle ferma les yeux, son sourire s’évanouit. « Et toi non plus je suppose… »

Que lui dire ensuite ? Qu’elle en avait envie ? Cela aurait été déplacé, elle en était consciente. Dan était un homme à prendre avec des pincettes, d’autant plus dans cet état de fragilité là. Elle avait eu beau prévoir certaines de ses réactions, d’autres l’avaient abasourdie, et ça n’était pas celles qui étaient le mieux passées auprès de Namibe. Ils fonctionnaient tout à fait différemment, et c’était sans doute ce qui limiterait, quoi qu’il se passe, les similitudes de cette Guilde et de celle des assassins. Le chef de meute. Son regard s’était un peu assombri, elle était dans une impasse…
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 17 Nov - 17:29

La caresse que Namibe offrait à Dan était comme un nouveau supplice, une tentation de plus de succomber. Jusqu'ici il n'avait pu goûter à la douceur de l'alchimiste que dans sa démarche sensuelle et n'avait eu droit qu'à de durs mots d'assassins. Maintenant elle lui offrait le contact charnel qu'il ne voulait prendre. Une simple caresse, un vice, un supplice. Lorsque le contact se rompit enfin, son cœur se calma, ralentit jusqu'à un rythme normal. Il reprenait le dessus, sa force de caractère se remettant d'elle même. Le regard plus précis, il pouvait observer ce bandage qu'elle lui avait fait. Son sang coulait encore mais se tarissait, laissant ses doigts encore rougit et brillant d'hémoglobine. Il perçut les mouvements de Namibe qui semblait en proie avec ses propres doutes. Son esprit redevenait clair, et Dan n'avait que trop peur de ce que cela signifiait.
La première femme qu'il avait connu était la guérisseuse de son peuple, plus vieille que lui de neufs sécheresse, ces périodes pendant lesquels les oasis retournait presque au désert. Elle avait jeté son dévolu sur le jeune homme, comme sur tant d'autres de par son haut rang, presque royal. Depuis très jeune Dan attirait les femmes, son habilité surnaturelle avec les armes l'ayant propulsé garde royal à l'âge de douze moussons. Lorsqu'il était tombé dans les filets de la femme, elle lui avait avoué ce qu'il ne pensait pas voir prouvé un jour: « Tu auras plus de succès que tu n'en a envie Dan. Plus de possibilité que de choix réels. N'oublies pas ce jour là, que tu seras toi aussi homme de haut rang. » Il avait peu à peu oublié ces paroles quand la guérisseuse jalouse étaient devenus une vraie ennemi. Lorsque son amour pour la princesse s'était secrètement concrétisé et qu'il jurait sa vie pour elle. Mais elle était morte, de par les lames que Dan portait maintenant à sa ceinture. Et aujourd'hui le cavalier du désert se trouvait devant cette possibilité qui ne pourrait devenir un choix. Namibe était si proche, et lui appartenait à Leïa. Certes il était homme d'un certain rang, sans doute plus haut que ce à quoi il aspirait, mais Leïa était dirigeante. Dan se sentait prisonnier des lois qui avaient toujours régit sa vie. Ne jamais se trahir soi-même pour ne jamais trahir les autres. Malheureusement toutes ces notions devenaient flous ici quand Leïa étaient si loin de son être et l'alchimiste blanche si proche. Il ne pouvait quitter Leïa, son amour était vivace quoique frustré, et jusqu'ici jamais deux femmes n'avaient su se battre dans son coeur. Toujours une à la fois, jamais comme maintenant.
Pouvait-il avoir les deux? Cette idée lui faisait horreur. Il se sentait un homme sans respect aucun pour ces deux femmes, d'en trahir une pour en faire souffrir l'autre. Etait-il capable de s'affranchir des règles qui lui avaient été imposées? Pourrait-il créer ses propres lignes de conduites? Il n'y croyait pas vraiment. Cette solitude le tiraillait, Leïa ne pouvait vraiment tout en comprendre. Seule Namibe était capable de la partager, de la faire fuir. C'était ce qu'il ressentait au plus profond de lui. Il devait alors être capable de passer ce cap: rester de toute allégeance à Leïa tout en possédant une part de Namibe, qui elle-même posséderait une part de lui. Quelque chose de secret, qui ne devrait jamais sortir de leur bouche. Lutter contre cela finirait par le dévorer. Un besoin irrépressible de posséder le corps de Namibe, comme si l'existence de l'alchimiste était liée au besoin qu'en aurait ses mentors. Dan tendit sa main blessée sur la jouer de Namibe et y déposa un douce caresse avec son index, traçant une larme de sang sur ce visage si blanc. Neige douce et mordante, Namibe Stark qui sévissait en son corps comme une douce maladie; le vice.


" Dis moi, depuis combien de temps me tutoies tu? "

Il venait de relever ceci. Avant aujourd'hui, elle s'était toujours adressé à lui avec ette politesse du "vous". Signe de leur proximité nouvelle, la jeune femme ne semblait même pas s'être rendue compte de son parlé. La larme rouge surplombée de l'œil du même colorie avait quelque chose d'intrigant. Comme si pleurer du sang semblait plus probable que cette eau salée des autres femmes. Namibe n'avait rien de commun avec aucune autre. Comme Leïa. Deux femmes totalement indépendantes, fortes et originales. Il se sentait petit face à ces deux visages qui tournoyaient dans son esprit. Mais le désir était toujours là, force irrépressible qui modifiait jusqu'à sa volonté. Son bars valide entoura brusquement la taille de Namibe pour la coller contre lui, dans un corps à corps délicieusement sensuel. Ce corps si ferme et si fin, cette musculature invisible qui faisait d'elle grande combattante. Leurs visages si proches...

"Namibe je... suis désolé" fit-il en posant avec une douce violence ses lèvres contre celle de l'alchimiste. Le pas était franchie, Namibe reculerait-elle?
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 17 Nov - 20:48

L’homme finalement leva en direction de son visage une main. Il la tendit vers sa pommette encore sensible. Elle fronça les sourcils mais se détendit en sentant son doigt s’y promener simplement. Elle appuya même très légèrement sa joue à son doigt. Un instant plus tôt, elle s’était trouvée indisposée par les contacts que Dan pouvait appliquer à sa chair diaphane. Son épaule, son poing, sa joue… Mais il y avait un changement. Ce Dan là n’était pas le même. Elle aimait le voir ainsi. Finalement, elle rouvrit les yeux à temps pour le voir s’adresser à elle. Elle le tutoyait, c’était vrai. Depuis quand, c’était une question à laquelle elle ne répondrait même pas. Il était naturel pour l’alchimiste d’avoir avec ses frères d’armes cette forme de familiarités. Elle en avait eu de bien pires. Cela dit, en le soulignant, Dan révélait tout de même le fait qu’elle-même ne s’en était pas rendue compte. Qu’y répondre ? L’alchimiste ne parlait pas pour ne rien dire, et se contenta de conserver un silence attentif, le regard doucement planté dans celui de son chef. La marque que le doigt de Dan avait dessinée, elle n’y prêta pas la moindre attention. A vrai dire, elle ne s’en était pas non plus rendue compte. Elle endossait le rôle de la poupée, dont la ligne de conduite oscillait d’un extrême à l’autre, sous les yeux d’un grand enfant. Marqué par cette indécision, Dan ressemblait à un grand enfant, dans les yeux de la jeune femme. Elle était d’une grande jeunesse, par rapport à ce que sa vie avait pu contenir d’évènements. Grandie, façonnée par un monde et des hommes pour qui l’âge n’était intéressant qu’en terme de croissance. Daeniel, un peu cruellement, quelque part, avait sculpté dans ce corps le modèle qu’il désirait. Femme enfant, elle le serait sans doute toute sa vie durant, son organisme bridé par des entraves visant à empêcher sa croissance de se dérouler correctement.
Elle se tenait là, face à lui, cherchant à savoir du regard ce qui se tramait en Dan. Elle fut alors prise de court par l’homme qui, lançant un bras à sa rencontre, la rapprocha, ayant agrippé sa taille. Elle ne résista pas, si ce n’était en appuyant ses deux mains sur le torse de Dan. Elle se cambra, éloignant par réflexe son visage de celui de son chef. Le geste, loin d’être équivoque, était tout à fait inattendu. Ca n’était pas la première fois qu’elle observait Dan d’aussi près, mais cette fois, elle gageait que sa gorge et sa joue n’en pâtiraient pas de la même manière. Le corps de Dan, tendu face à elle, était tellement plus massif que le sien qu’elle ne put s’empêcher, tout en savourant les sensations qu’une telle proximité faisait naître en elle, d’en frissonner. Il s’excusa… Elle secoua la tête pour le rassurer, mais son geste mourut sur un baiser marqué de la force de l’homme. D’abord fermée à Dan, ses lèvres closes comme si jamais elles ne s’ouvriraient à lui, elle fronça les sourcils. Sous le choc, ses cheveux irréguliers s’étaient glissés sur son front, dans son cou, pour rencontrer ceux, libérés plus tôt, du chef de la Guilde… Il lui fallut quelques instants pour, avec un frisson, remonter ses mains dans le cou de son chef puis s’ouvrir enfin à son baiser, et le prolonger quelques instants. Il avait décidé d’en arriver là lui-même. Non pas qu’elle eut quelque remords, mais elle ne savait pas comment ni pourquoi ce qui se passait se passait. Jamais elle n’avait songé à cela, et surtout pas ces derniers temps. Mais, petite esclave des sens, ses yeux sanguins paisiblement clos, son visage ancré à celui d’un homme pour le moins inattendu, elle se laissa porter, l’espace de quelques instants, sur la voie de son chef de Guilde.
Tout à coup, une rumeur grandit en elle. Dans sa poitrine, pressée contre celle de Dan, celle de la maladie… Dans son crâne, celle de la… fureur.

Juste à temps, la jeune femme repoussa l’homme et se retourna, fouettant de son esprit celui, tonitruant alors, du reptile qui s’élançait en leur direction. Avec un bruyant crissement d’écailles, Obb s’arrêta dans un dérapage, puis baissa la tête d’un air menaçant. Sa langue, dardée furieusement, créait un son qui n’avait rien de commun avait celui qu’un serpent normal provoquait. Namibe, l’esprit étonnamment clair, lui asséna une nouvelle claque mentale, suffisante pour le calmer durablement. « Tu nous as trouvé des compagnons, Dan… » elle se tourna vers lui, abaissant une main restée dans le cou de son chef, pour la glisser sur son épaule, puis sur son bras. « … qui n’en tolèrent pas d’autres » Elle fronça les sourcils, puis fit un pas en arrière. La rumeur… Son esprit était beaucoup plus clair. Ce baiser, elle l’avait savouré, et sans doute l’aurait-elle prolongé plus encore si…

Elle s’effondra.

Tombée à genoux, juste devant Dan, elle se regroupa près du sol, secouée d’une violente quinte de toux. L’émotion ne manquait pas de provoquer cela à chaque fois. Signe de sa déchéance. La jeune femme, hybride flocon, observant, impuissante, une mort qui devait durer des années, ne contrôlait plus rien. Les crises étaient de plus en plus rapprochées. Elle devait faire quelque chose, ça devenait urgent, si elle ne voulait pas mourir sans même avoir approché le but de sa promesse. Elle devait tuer la maladie avant que celle-ci ne la tue… elle devait tuer en elle ce qui combattait, ce qui s’opposait à la vie à laquelle il était de son devoir d’aspirer. Ce qui s’opposait à Dan… Ce qui s’était opposé à Zane, ce que Fenrir ne comprendrait jamais… Ce qu’Ynis ne pouvait abriter.

Une quinte, soudain plus violente, moucheta de gouttelettes de sang les dalles de la pièce. Avec un grouillement étranglé, elle plaqua une main à sa bouche, mais ne calma en rien la crise. Il lui fallut pour cela de longues, interminables secondes au terme desquelles elle articula entre deux quintes, sans même y penser : « Je suis… fatiguée de… lutter » Un peu plus prostrée, elle se mit à trembler, la crise était passée… « Je suis désolée » Dan s’était excusé de sa faiblesse, parce qu’il avait des sentiments interdits… Namibe, elle s’excusait d’être à ce point famélique, à ce point fragile. Envers Dan, envers elle-même. Elle devait faire quelque chose, ça devenait urgent…
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyLun 19 Nov - 2:23

Namibe ne répondit pas tout de suite aux lèvres de Dan. Il la sentait fermé et un frisson lui parcourra le dos lorsqu'il s'imagina repoussé, idiot de ses fausses conclusions et coincé dans une situation encore pire que précédemment. Si Namibe se refusait, il perdrait tout son aplomb sur elle, même si elle ne faisait rien pour en arriver là. Ce mal à l'aise qui se créerait serait pire que tout dans leur relation. Puis la surprise passée, les lèvres de l'alchimiste blanche s'ouvrirent enfin pour répondre avec vigueur à la soudaine passion du Maître de la Guilde. Ce baiser était d'une passion rarement égalée, comme si leur corps était taillé l'un pour l'autre, à moins que ce ne soit celui de Namibe qui fut parfait pour tout homme qui aurait la joie d'y avoir accès. Cette possession qu'il désirait tant un instant plus tôt se trouvait satisfaite quand elle passa les mains dans sa nuque puissante. Il partageait la passion d'un premier baiser qui s'était tapit dans leur inconscient avant de leur exploser au visage. Dan ne savait pas vraiment si cela était bien ou mal. Il ne réfléchissait plus en fait. Il prenait délice aux douces lèvres de Namibe qui caressaient les siennes. Cette douce émulsion de leurs enzymes dans sa bouche, ces enzymes qui se mariaient aussi bien que les phéromones de la jeune femme lui avaient promis. Le cœur de Dan battait quelque chose qu'il n'avait pas envie d'entendre. Il l'enfonçait de lui-même, ce qui ne devait pas être.
Namibe s'écarta précipitamment: quelque chose n'allait pas. Une soudaine prise de conscience que quelque chose n'allait pas? Puis la violence de la mise en garde de Shad, un hurlement psychique qui occulta totalement la réalité l'espace d'un instant. La vision de que voyait Shad: Obb furieux qui se jetait sur eux. Shad allait s'interposer alors que Dan l'en interdit. Il commençait à connaître Namibe, sa force mentale, et savait qu'elle maîtriserait son Coursier de l'Ombre. Une de ses mains se posa tout de même machinalement sur le manche d'une de ses dagues. La créature était puissante et hors de contrôle elle n'aurait fait qu'une bouchée d'un soldat bien entraîné. Obb s'arrêta en faisant virevolter des volutes de poussières. Son air menaçant ne fit ni chaud ni froid au Chevaucheur. Son sang-froid était galvanisé par la présence de l'alchimiste et la confiance quasi-totale qu'il avait en elle, surtout maintenant qu'elle était presqu'encore dans ses bras.


"Mais tu n'es pas femme à te laisser dominer de la sorte, hein, Leadeur?"

Quand elle s'effondra, Dan ne comprit pas de suite ce qui se passait. Il la contempla un instant, la vision du sang sortant de sa bouche lui rappelait un autre sang, une autre bouche. Le désespoir souvenir le paralysa le temps d'une seconde. Puis la violence de sa volonté fit repartir son esprit et il s'agenouilla pour soutenir le corps léger de Namibe.

"NAMIBE!"

Il la soutenait, tentant de quelque manière d'arrêter ce qui pourrait agresser la jeune femme blanche. Totalement impuissant, il ne put qu'observer les quintes répétitives de l'alchimiste qui résonnaient tant dans son esprit que dans son cœur. Les instants furent une éternité pendant que son esprit luttait contre l'angoisse qui croissait en lui. Mais elle finit par se calmer, enfin. Il se surpris à espérer que ce fut terminé, pourtant il avait peur que cela ne cache quelque chose d'encore pire.

"Chère belle... que t'arrive-t-il?"

Il posa les genoux au sol pour soutenir le corps affaiblit qui comptait tant pour lui désormais. Il l'entoura de ses bras pour la protéger de se froid qui la faisait frissonner, en sachant pertinemment que ce froid venait de l'intérieur et que son geste était futile. Il ne pouvait tout simplement pas rester sans rien faire!

"Contre quoi luttes tu? Que je puisse t'aider..."

Savait-il à quel point ses paroles étaient stupides? Oui, mais l'impuissance était ce qu'il supportait le moins...
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyMar 20 Nov - 17:39

"Mais tu n'es pas femme à te laisser dominer de la sorte, hein, Leadeur?"


Quelle farce grandiose.
Non Namibe n'était pas femme à être dominée. Du moins pas par autrui. Elle était femme à s'offrir, femme à faire don d'elle-même aux personnes qui en valaient la peine à ses yeux. Elle était femme à se sacrifier, femme à combattre. Elle était femme à tuer et femme à se relever de tout... Elle se relèverait encore de ce qui la dévorait de l'intérieur, mais pour combien de temps encore ? Namibe n'était femme à être dominée que par elle-même. Ses limites étaient celles que son corps lui imposait, car dans ces moments là, elle avait l'impression de sentir des parcelles de son âmes s'enfuir avec le sang qu'elle crachait. Son esprit intrépide l'aurait convaincue de s'envoler du haut d'une falaise, si son corps n'aurait pas risqué de s'y briser... Et son regard, qui était sans doute la seule véritable expression de ceci, ce regard droit, fort, hurlait alors sa rage avec puissance. La rage, la honte d'un regard qui ne tolère pas cette faiblesse corporelle pour un être tel qu'elle. Tomber à genoux, de faiblesse, devant son chef, était la plus misérable déchéance qu'une âme de Guilde puisse endurer.
C'est à peine si elle sentit les bras de Dan la soutenir. A présent, ça lui était égal. Mieux valait occulter le temps de la crise la présence de l'homme... Nulle caresse n'aurait su embaumer cet organisme qui se punissait davantage chaque jour. Le cri de son chef, lui, lui vrilla les tympans, si bien qu'elle ne pu que gémir, entre deux quintes, secouée par la violence de la crise. Des larmes de douleurs luisaient sous ses sourcils froncés. Et c'est ainsi, elle prostrée, lui impuissant, que les secondes passèrent, durant lesquelles la toux se calma tant bien que mal.

Sa faiblesse, elle la lui avoua, la respiration sifflante, la voix étranglée. Que lui arrivait-il ? Hors de question de répondre à la question, la jeune femme avait suffisamment honte sans cela. Un spectre de quinte la fit tressaillir une dernière fois, avant qu'elle ne s'aide des bras de son chef pour se redresser un minimum. Cambrée, toujours à genoux face à un Dan qui l'étreignit en lui susurrant des mots réconfortant, elle garda les yeux grands ouverts. Finalement, elle se dégagea de l'étreinte, cherchant à récupérer un peu d'air... Obb ne s'était pas manifesté durant la crise, cela l'étonnait assez d'ailleurs, il ne semblait pas y accorder de réelle importance. Du moins jusque là. La jeune femme laissa couler un regard vague en direction du reptile dont la tête oscillait à présent à la manière d'un serpent charmé de ces marchés orientaux. Elle inclina la têtet en sa direction, puis reporta son attention sur Dan. L'homme voulait l'aider ? Elle eut un rire aigre, sarcastique. L'agressivité du rire n'était pas adressée au Chevaucheur, mais à elle-même. "Pourrais-tu m'aider à me combattre moi-même ?" Son regard était sombre, sa voix faible.

Il lui fallait faire quelque chose, absolument, pour remédier à cette situation...
C'est alors que se déclara à nouveau la voix rugueuse de l'âme qui se plaisait tant à violer la sienne. Les temps encore vrillées par l'intrusion imprévue du Coursier, l'alchimiste posa une main sur son oreille en crissant des dents. Elle était affaiblie, après les crises, et le choc de leurs esprits lui était toujours terriblement douloureux. "TU PERDS DU TEMPS" susurra le reptile. "TU T'EGARES, CET HOMME NE TE GUERIRA PAS" Elle ferma les yeux une seconde puis se tourna, de profil au reptile, comme pour l'écouter plus attentivement. Mais alors, comment guérirais-je cela ? songea-t-elle. "TU DOIS TUER TON MAL A LA SOURCE... TUE CE QUI DOIT MOURIR... TON PASSE." Elle était étonnée de constater à quel point le reptile avait pu se promener dans son esprit. Au cas où le message n'avait pas été assez clair, il projeta dans son esprit une scène qu'elle avait crue profondément enfouie dans sa mémoire....

...

"Amenez-la moi." dit l'homme d'un ton sec. Ses épaules, larges, étaient ornées de ses cheveux d'un blanc lumineux. Face à une fenêtre gigantesque, il se tenait droit, se tenant les mains dans le dos. Il n'était pas en tenue d'apparat, et ne portait qu'une chemise sombre. En tenue de combat, semblerait-il. Cet homme là avait la stature de Dan, s'il n'était pas plus imposant encore. Ses hommes s'inclinèrent et rebroussèrent chemin. Lorsque la porte se rouvrit, il poussèrent avec violence une jeune femme dans la pièce. Elle tomba à genoux, son visage au raz-du-sol masqué par une cascade de cheveux platines, rougis par du sang, ci et là. Elle avait les mains liées dans son dos. Sur elle aussi, du sang luisant. La tunique d'un blanc pur qu'elle portait était déchirée par endroit, et ses omoplates saillantes étaient agitées par une respiration précipitée.
Essoufflée, Namibe redressa un visage plein de rage, et marqué par un combat acharné, vers l'homme qui ne s'était pas tourné pour l'accueillir. Sa pommette droite était, non pas bleuie, mais en sang, ainsi que son arcade. Elle avait du sang aux commissures de ses lèvres. Mais surtout, elle semblait plus jeune de deux ou trois ans. Avec un rugissement, elle tenta de se lever à l'aide seule de ses jambes, mais celles-ci étaient trop faibles et, aidée par un nouveau coup qui lui vint des hommes d'arme, elle tomba à une coudée de là où elle avait été jetée avant. C'est alors que l'homme massif fit volte face.

Ses cheveux blancs et raides, soigneusement coupés, contrairement à ceux de l'alchimiste, encadraient un visage noble, altier. Ses traits étaient ciselés et gracieux, bien qu'également sévères et durs. De traits à inspirer le respect. Pas à tout le monde. Avec un nouveau rugissement, la jeune femme se démena pour se relever, les yeux pleins de rage. L'homme fit signe à ses hommes de la relever, et ceux-ci s'exécutèrent d'une poigne puissante. La jeune femme pendait lamentablement entre eux. Epuisée, elle laissa sa tête ballotter en avant un instant, ses cheveux servant de pendule à sa fatigue, puis la redressa. "Tes hommes m'ont cognée comme une bande de soudards" L'homme, ses yeux écarlates froids comme du marbre, la toisa avec un fond de mépris.
"Il se méfient de toi, et ont raison.
- Laisse-moi partir !" le glapissement de la jeune femme avait ressemblé au cri d'un renard en cage. Car c'était bien ce qu'elle était. Les poules avaient ligoté le renard, et l'exhibaient fièrement au reste de la basse-cour. Jamais elle ne se laisserait exhiber.
"Tu resteras ici, jusqu'à ce qu'enfin tu sois devenue raisonnable.
- Jamais, tu entends ?! Jamais ! Toi et des maudits ambassadeurs, allez vous faire foutre !
- Tu es une Stark, Namibe. Tu es ma fille. Je ne te laisse pas le choix, la succession te reviendra, que tu le veuille ou non. Tu t'y feras.
- C'est hors de question ! Je ne suis plus ta fille, je suis la fille de notre Cité ! Je suis la fille de la pierre !
- Tu es mon héritière !"
La voix puissante de l'homme avait tonné comme le vrombissement de l'éclair, calmant sur le champ la fureur de la jeune femme. Elle déglutit, craintive. Elle savait parfaitement que si ces hommes, à cinq ou six, avaient fini par l'immobiliser, au terme d'une lutte acharnée, cet homme-ci n'aurait besoin que d'une seconde pour la briser en deux. Elle trouva cependant le venin nécessaire en elle pour lui rétorquer, avec un regard mauvais : "Je ne suis pas ton héritière... Je suis l'héritière de générations et de générations d'alchimiste. Je suis l'héritière de la Mort, je suis l'héritière de la pierre..." Il l'intima au silence d'un geste de la main. Ses hommes, en réponse, lui flanquèrent dans le ventre un coup qui lui coup ale souffle et manqua de la faire tomber. Ils la redressèrent ensuite de force. Elle trouva encore la force de redresser son visage, crachant un peu de sang.
Durant de longues secondes, les deux regards si semblables se défièrent l'un l'autre. Elle reprit finalement la parole d'une voix étranglée. "Je te tuerais. Un jour, je te tuerais de mes mains, père"


...

Le souvenir s'arrêta là. Elle avait finalement pris, le lendemain, la poudre d'escampette en fuguant par les toits, comme toujours. Personne n'avait jamais été capable de saisir le renard lorsqu'il foulait les tuiles verglacées à toute allure.
Que voulait donc lui dire Obb ? La jeune femme plissa les yeux, puis observa Dan. Sur le visage de son supérieur, elle lisait une anxiété telle qu'elle en fut mal à l'aise. Elle prit appuis sur les épaules de celui-ci puor se lever, puis tituba en arrière sur un pas ou deux. Sans le lâcher du regard, elle essuya le sang d'un revers de main. Elle avait compris.

"Dan. Je dois partir" Elle fronça les sourcils. Elle découvrait cette vérité en même temps que lui, elle comprenait à peine. "Je dois quitter Ynis quelque temps...." ajouta-t-elle, le regard vague.
Il lui fallait faire la peau à cette ordure qui portait son nom. Tout était de sa faute. La fin de la Guilde Blanche, la fin de l'alchimiste... La fin de tout ce qu'elle était. Elle devait tuer l'homme, pour tuer son mal... tuer son passé. L'assassin devait jouer sa dernière scène de façon noble, avec honneur...
Tout l'honneur dont il serait capable. L'assassin Blanc, Namibe Stark.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyJeu 22 Nov - 2:20

La crise de Namibe se termina d'elle même laissant la jeune femme le corps faible. Dan ne pouvait que la soutenir et la regarder dans sa souffrance. Il capta le regard farouche de l'alchimiste, comme en colère contre sa propre douleur. Dan ne la comprenait que trop bien, lui même si souvent à se rebeller quand son corps ne voulait plus suivre, à tout de même forcer jusque s'écrouler. Namibe devait se sentir... trahit par son propre corps. Dan pensa un moment à faire appeler un médecin. Il n'avait encore jamais eu à se soigner sur Ynis mais il connaissait comme tout le monde la Maison de vie. Peut-être fallait-il faire venir quelqu'un, ou même y emmener Namibe? Mais quelque chose lui disait non, que ça ne servirait à rien. Namibe était alchimiste, elle se servait de son propre corps comme d'une arme, usant de son sang pour fabriquer ses poisons, s'immunisant à tant d'autres... Elle savait sûrement ce qu'il se passait. L'expression sur le visage de la jeune femme le lui disait. Et la phrase qu'elle ajouta aussi.


"Te combattre toi? Contre ce que tu t'infliges?" Il eut un sourire forcé. "J'ai déjà du mal à te faire faire quelque chose quand tu n'es pas d'accord, alors t'empêcher de te faire du mal toi-même... Je ne suis qu'un homme, avec les faiblesses qu'il m'en incombe."

Le regard de Namibe fut vide un instant... hanté par quelque chose. Elle aussi avait un passé troublé et Dan connaissait ces moments de flashback. Parfois il en était victime, ces moments où des choses vous reviennent comme trop longtemps enfouies, s'imposant dans votre esprit sans invitation aucune. Il ne fit que l'observer, attendre que cela passe. Il l'aida à se relever, poussant de ses mains sous les petits coudes de la jeune femme. Quand elle s'éloigna d'un pas, il eut comme un regret, comme une envie de combler ce vide. Pourtant il comprenait: elle avait quelque chose à lui dire, sur un ton officiel. Une crainte apparut dans l'esprit du Maître de la Guilde. Maintenant qu'elle était si proche, il avait peur de la perdre.
Et ce fut comme une cascade d'eau froide, plongé dans le vide... Elle partait... seulement un moment, mais elle partait... Il se sentit mal un moment, son coeur étreint par une poigne de fer invisible. Puis ses réflexes de supérieur prirent le dessus sur ses émotions. Il appela le vide dans son esprit, pouvoir réfléchir plus clairement. Il la contempla un moment des yeux et su ce qu'il vit.


"L'alchimiste blanche hein? J'aimerais avoir moi aussi un passé à affronter, mais il se cache lâchement de ma lame vengeresse... "

D'un geste vif, il retira quelque chose d'un replis de son pantalon.Un éclat à la lumière. Une lame de dague, sans manche, plus transparente que du verre. Une lame de la longueur d'une main, plus aiguisée qu'un rasoir et laissant passer la lumière a travers elle en la déviant si peu qu'elle paraissait invisible. Il la fit virevolter un instant dans sa main dans sa grande expertise des armes avant de la tendre, pointe tendue vers lui en direction de l'assassin. Aussi fine qu'une feuille cette dague. Jamais Dan ne l'avait encore dégainée sur l'île.

"Prend ceci, je te prit. C'est ce qu'on appelle chez moi une lame de dernier recour. En combat elle est bien trop petite mais elle est très discrète et très solide. Incassable en fait. Je ne sais pas en quoi elle est faite mais... je ne connais personne qui puisse la reproduire. Elle m'est précieuse, tu reviendras donc me la rendre. Et c'est un ordre. Tu es Mon arme, et je te donne l'ordre de revenir en vie. "

Finissant ses mots, il parcourra en un instant le peu de distance qui les séparait pour voler un baiser au goût d'hémoglobine à l'assassin blanc.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyJeu 22 Nov - 19:42

Elle avait compris. Sa vie ne lui importait plus, mais elle se sentait néanmoins le devoir de faire quelque chose. L'impuissance était une chose dont elle s'était sérieusement lassée. Sa vie ne devait plus défiler sous ses yeux impuissants ainsi. Elle devait prendre les choses en main, elle devait finir ce qui aurait du être commencé. Elle devait tuer la force. Elle devait tuer un fardeau sur ses épaules, laisser les âmes de ses frères s'envoler de son coeur. Les libérer, leur offrir leur petite part d'honneur en tuant celle de l'homme responsable de leur destruction.

Elle avait longtemps pensé, sitôt quittée sa Cité, qu'elle était responsable, d'une manière ou d'une autre, de la mort de ses frères d'armes. Parce que c'était son nom qui ornait les brassards des pourritures qui s'étaient attaquées à la Guilde. Des hommes portés par une peur sans nom. La peur de la force de créatures de l'ombre. La peur qui conduit à des lâchetés sans nom. Quoi de mieux qu'un peu de fumée et que l'Aube pour déterrer les taupes ?
La jeune femme devait laver l'affront pour mieux l'oublier. Elle n'avait pas l'intention de le laver pacifiquement. Le sang répondrait au sang. Elle l'avait dit à son chef, ignorant quelle allait être sa réaction, et fut soulagée de l'entendre dire, en dépit du regard éloquent qu'il posa sur elle de prime abord, les mots qu'il prononça. Son attitude avait perdu son caractère intime, exposé, pour redevenir celle d'un chef de Guilde, Namibe tint aussi bien qu'elle le pu la dragée, peinant toujours à tenir debout en dépit de ses efforts.

Ses yeux dont le rouge reprenait peu à peu de sa vigueur s'attachèrent aux mains de son chef, si imposantes, qui allèrent chercher dans les replis de son pantalon un objet qui attira son attention. Son regard acéré le détailla sans mal, mais elle en admirait la facture qui était d'admirable qualité, ainsi que la discrétion étonnante de la lame. Lorsque l'homme la tendit, la lame vers lui, en sa direction, elle fit un pas hésitant pour s'en saisir d'un geste faible. Elle le fit tourner entre ses doigts avec adresse alors que Dan poursuivait son énoncé. elle s'y était attendue. L'homme cherchait un moyen de s'assurer de son retour. Elle qui avait cru à un retour de son chef, démasquait une certaine crainte en dessous. Le fait, cependant, qu'il l'appelle "Mon arme", lui plu assez... Il avait fallu qu'ils se rapprochent pour que Dan lui confère la liberté d'être tout ce qu'elle pouvait être en ces terres. Après l'avoir fait virevolter une nouvelle fois, la jeune femme attacha la dague à sa ceinture.

Ne l'ayant pas vu venir, elle fut surprise par le baiser de Dan, si bien qu'un glapissement de surprise étouffé lui échappa. Il allait d'un rôle à l'autre sans arrêt, et la jeune femme ne savait plus à quoi s'en tenir. La fougue qu'il mettait dans son baiser montrait sa volonté d'un lien fort entre eux, ne serait-ce qu'un lien physique, un lien dû à leurs sensations. Cambrée, la jeune femme se laissa faire une fois encore. Il n'était pas prudent de partager un peu de son sang, étant donné la toxicité de celui-ci. Elle fronça les sourcils, puis, songeant que l'homme était robuste, et la quantité d'hémoglobine trop faible pour que cela ne soit dangereux pour Dan, elle répondit un instant à sa fougue, y mettant un peu du sien. Le contact du corps massif de l'homme lui faisait du bien, objectivement. Elle avait perdu, il y avait des mois de cela, cette chaleur toute particulière de relations au sein d'un groupe armé. Namibe n'avait jamais songé à cela avec les Chevaucheurs, parce qu'ils étaient bons, honnêtes.
Mais cette fois, c'était pour la dernière mission de la Guilde Blanche qu'elle voulait se mettre en route. Et ce petit rappel des choses n'étaient pas superflu. L'homme ne l'embrassait sans doute pas pour cette raison là, mais elle prit ce qu'il lui offrait avec plaisir. Ce baiser avait beau avoir un sens radicalement différent pour l'un et l'autre, il était un baume au coeur des deux combattants. Finalement, Namibe détacha ses lèvres de celles de son chef, le souffle encore court. Elle appuya son front à la puissante poitrine du guerrier, et resta ainsi quelques instants.

"Je suis bien placée, et toi aussi, pour savoir que la Mort fauche sans se soucier des promesses que l'on se fait" elle releva un regard plein de force en sa direction. "Si je dois réchapper de la dernière mission de l'assassin blanc, alors oui, je reviendrais te rendre ton Arme" Ces mots avaient une signification ambiguë.
De quelle arme s'agissait-il, Namibe ou la dague? La jeune femme ne prévoyait rien, rien au-delà de la mort de son géniteur. Qu'adviendrait-il d'elle à son retour ? Dan saisirait-il une dague, où posséderait-il également la porteuse de celle-ci ?

Elle s'éloigna de lui, titubant toujours. Obb, silencieux, s'était levé pour la soutenir. Le heurtant, à reculons, Namibe manqua de perdre l'équilibre. Le reptile à tête de serpent, d'une ondulation souple, la retint à l'aide de sa queue. Elle le remercia d'un regard, puis, la main sur l'échine du reptile, elle hocha la tête en direction de Dan. Les écailles crissant sur les dalles, Obb et sa maîtresse ne furent bientôt qu'une ombre vague, hybride, dans le tortueux couloir qui quittait le bureau de Dan Ryu....

...

"ALORS ?"
Marchant à pas lents et mesurés, Namibe Stark quittait le profond bâtiment de la Guilde des Chevaucheurs. Elle ne répondit pas à la créature qui la soutenait, et se tourna en direction de la porte qu'elle venait de passer. Dans quel état était Dan, à l'intérieur? L'homme venait de bafouer son honneur pour une femme qu'il ne pouvait saisir pour l'heure. Sans doute aurait-elle dû culpabiliser... Elle avait tenté un être qui n'aurait pas dû l'être. Un être qu'elle devait quitter, quoi qu'il en coûte. Les sourcils froncés, elle fit alors face au reptile. "CET HOMME... DAN... NE T'EN OCCUPE PAS" La jeune femme plissa les yeux, puis répliqua mentalement : J'avais oublié ces sensations, créature. Sais-tu ce qu'est la chaleur d'un corps ardent de désir ?
Pour toute réponse, un coup de fouet mental lui vrilla alors la tempe. Namibe manqua de s'effondrer pour la seconde fois. Obb la retint à nouveau à l'aide de sa queue. Elle lui envoya un sifflement rageur qui le fit rire. "LES HUMAINS SIFFLENT MAL" La langue du reptile venue lui effleurer le front, décala une mèche de ses cheveux livides. "LE DESIR ARDENT DETRUIT DES AMES... NE TE LAISSE PAS DETRUIRE. TU DOIS TUER"
Carnassier Coursier, dangereux mangeur de chair. Elle aimait cet être impitoyable qui lui était lié, savourant quelque part la cruauté qu'il distillait dans son esprit. Redoutables. Dan ne s'était pas rendu compte de la nature de ces animaux. Namibe avait écopé du plus impressionnant... Avait-elle également écopé de celui qui lui ressemblait le plus ? Son ombre avait soif de sang...
Marionnettiste obscur, il voulait s'en abreuver des mains même de sa Liée.

- -


[suite : FIC puis Elle s'effondre]


Dernière édition par le Sam 15 Déc - 12:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 15 Déc - 1:56

[Hrp: Post suivant les aventures de Mibe sur le Continent]

Lorsque l'aveuglant flash bleuté disparu, Dan, Shad et Namibe se trouvait dans le sous-sol du sombre bâtiment qui servait de quartier général à la Guilde. Tout était sombre, le système d'éclairage par un savant conduit remplie d'huile n'était activé que pour les cérémonies. Dans la salle de rassemblement régnait froid et silence, comme une atmosphère morbide. Mais Dan ne s'en formalisa pas. Il retira la cristal de sa chaire et se banda la main d'un mouvement ferme et rapide. Il n'y avait pas de temps à perdre mais il devait garder des précautions. Le moindre échange de sang avec Namibe pourrait avoir de fâcheuses conséquences. Il examina sans plus tarder Namibe. De nombreuses brûlures sur la peau émergée de ses vêtements, des cloques suintantes parfois percées... Elle était vraiment dans un piteux état. D'une pensée de Dan, Shad se mit à se déplacer à une vitesse folle dans les couloirs se servant des ombres présentes et de sa connaissance des lieux. Elle déposa Dan et sa protégée à l'entrée de l'une des chambres à disposition des Chevaucheurs. Quelques un avaient vu filer la créature, d'autres virent leur Maître portant la Leader, le regard farouche. Ils ne posèrent aucune question. Ce qui devait être dit le serait. Dan seul devait en décider. Il interpella un des novices d'une voix puissante et intimidante, lui ordonnant de lui apporter la trousse de soins qu'il gardait dans son bureau ainsi que des langes propres et de l'eau chaude. Il posa la poupée de chiffon blanc sur le lit rudimentaire et lui écarta une mèche de cheveux du visage dans une caresse. Il commença à dégrafer les vêtements de Namibe pour l'aider à mieux respirer et découvrit d'autres brûlures. Grimaçant, il se demandait quelle fournaise elle avait pu affronter pour revenir dans un tel état. Le novice frappa à la porte, moitié respectueux moitié craintif, et tendit à Dan ce qu'il lui avait demander. Il le remercia d'une tape sur l'épaule et d'un regard paternel avant de fermer la porte. Nul besoin de témoin pour ce qui allait suivre. Il approcha du visage de Namibe et lui chuchota à l'oreille.

"Je m'excuse par avance pour ce qui va suivre. J'eu préféré te découvrir ainsi dans d'autres circonstances. Mais je dois te soigner et les blessures n'ont aucune idée de ce qu'est la bienséance. Tu vas avoir mal, pourtant je te promet toute ma douceur..."

Il déposa sur les lèvres de Namibe un baiser du bout des lèvres, effleurant à peine sa peau pour ne pas l'incommoder, juste la rassurer. Puis saisit une courte dague d'un renflement de ses poignets de cuir. Dans la trousse de soin il saisit la fiole d'alcool pour nettoyer la lame. Puis le fil aiguisé du métal trancha les vêtements de l'alchimiste, la dénudant peu à peu. La douleur devait être atroce pour elle quand il dû couper la chaire parfois vivante qui avait presque fusionnée avec le tissu quand les cloques avaient éclatées puis séchées. Il serrait les dents, des gestes doux et précis, pourtant vif pour ne pas faire durer le mal plus que nécessaire. L'odeur du début de l'infection lui irritait les narines et il pu contempler le corps de l'alchimiste nue, presque aussi brûlée qu'épargnée. Une grimace d'horreur se peignit sur le visage de Dan quand il découvrit que parmi les brûlures se cachaient les marques fines et régulières d'un puissant fouet... Il la trouvait belle pourtant, des formes qui donneraient envie au plus froid des hommes, mais il espérait qu'elle pourrait défaire les cicatrices de par sa science, sans quoi elle serait marquée à vie. Il plongea un linge dans la bassine d'eau et commença à nettoyer la peau et la chaire à nue de la jeune femme. Une fois encore, ce qu'elle pouvait ressentir lorsque le chiffon frottait la peau écorchée donnait au cavalier du désert de froides sueurs. Il ne savait pas s'il avait déjà enduré quelque chose s'approchant. Lorsque les plaies eurent aspect plus satisfaisant, il sortit de la trousse un petit bocal percé, dévissa le couvercle laissant apparaître des larves grouillantes. Il en déposa sur les plais puis chantonna, usant de ses capacités de communication pour guider les insectes dans leur tâche de nettoyage et de désinfection. Le spectacle n'était pas beau à voir mais la thérapeutique était efficace tant que Dan supervisait les arthropodes. S'il ne l'avait fait, ils auraient finit par dévorer la Chevaucheuse pour n'en laisser que les dents. Après plusieurs heures de chansons, Dan, la voix rauque, débarrassa les plaies des larves gorgées pour les remettre dans le bocal, vérifiant qu'aucune n'échappait à sa vigilance. Il posa de nouveaux linges secs et propres sur les plaies cicatrisant déjà puis recouvrit Namibe d'une fine couverture. Elle ne devait pas prendre froid, non plus trop chaud en cas de fièvre. Puis, épuisé, il s'effondra sur une chaise, sa tête et ses bras sur le matelas, ses lèvres proches de celles de la poupée blessée.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 15 Déc - 12:12

Elle rampait encore lorsque Namibe se sentit soudain soulevée par… Dan ? Elle reconnu son odeur, celle de sa sueur, et de sa chair… L’odorat était décidément fort utile, à fortiori lorsque les autres sens nous abandonnaient. La jeune femme, un peu secouée, songea qu’ils étaient sans doute montés sur le dos de Shad. La rumeur que la surprise sereine d’Obb fit en elle la conforta dans cette idée. Les bras balançant dans le vide, la tête elle aussi renversée, Namibe se laissa faire, ne trouvant plus en elle la force de rester tendue. Puis la douleur était telle qu’elle ne parvenait plus à trouver la volonté de se tenir. Elle avait finalement atteint celui qui pourrait faire quelque chose pour elle. Elle profitait sans doute, quelque part, des sentiments de Dan… Mais les liens qu’ils avaient tissés tous les deux la faisaient penser que l’homme voudrait s’occuper d’elle lui-même, et c’était déjà une très bonne chose. Un sourire, très mince, étira le coin de ses lèvres lorsque Dan railla Zane. C’était vrai, il parlait trop… La jeune femme, enfin, pouvait se laisser porter…

Le point final de cette histoire.

------ ~¤~ ----------------------------------
L’odeur changea. A celle, âcre, du Continent succéda celle, humide et confinée, de leur Cartier Général. Par quel miracle se trouvaient-ils là, elle ne chercha même pas à le savoir. Elle avait du avoir un moment d’inconscience… Ca restait le plus plausible. La lumière aveuglante, sa vue l’abandonnant au fur et à mesure que la fièvre et les infections gagnaient du terrain, elle ne l’avait même pas vue. A nouveau elle perçu le son caractéristique de ce souffle étrange qui secouait les corps, dans le Royaume des Ombres. Elle l’entendait souvent lorsqu’elle montait Obb. Ainsi Shad s’était-elle mise en route derechef. Où l’emmenaient-ils ? Namibe l’ignorait. Ca aussi… Ils l’emmenaient là où elle serait en sécurité et pour le moment c’était amplement suffisant. Elle se languissait d’être posée, enfin, quelque part, et de ne plus sentir la prise de l’homme sur son dos zébré de coups de fouet. Elle se languissait d’onctions et de sommeil. De beaucoup de sommeil.

Le lit, si rudimentaire fut-il, fut à sa chair une caresse sans nom. La jeune femme, avec un hoquet de douleur, s’étira tout de même un peu, comme si le soulagement était suffisant pour qu’un corps comme le sien occulte ses souffrances. Le corps d’un assassin, forgé à l’art de tuer et à celui de combattre, ne tolérait pas ce genre de faiblesses… Il fallait se relever, toujours, et ce quoi qu’il se soit passé. Qu’étaient quelques coups de fouets sur la chair d’un meurtrier, sinon une punition bien méritée ?
Lorsque les doigts, étonnement délicats, de Dan commencèrent à dégrafer ses vêtements, Namibe sourit, un peu plus largement cette fois. Chaque centimètre carré de peau découvert était une nouvelle bouffée d’oxygène, et cela lui faisait un bien fou. Elle laissa sa tête se pencher sur le côté, le laissant faire sans un mot. Un bruit de porte, puis le souffle de Dan contre son oreille. Ce qu’il lui dit lui arracha un ricanement faible. Elle eut aimé lui répliquer que les ombres aimaient trop les alcôves pour redouter les foudres de la bienséance, mais elle n’en avait pas l’énergie, et se contenta donc de ces souffles hachés s’apparentant à un écho de rire. Le miel que contenait les mots rassurants de Dan aurait fait un hydromel d’exception tant il était onctueux, mais le baiser qu’il déposa sur ses lèvres fiévreuses ne l’en fit pas moins frémir. Elle craignait ce genre d’attention, comme si toujours ces baisers- devaient présager le pire.

Et cette fois-ci ne fit pas exception… Contrairement aux couches superficielles de ses vêtements, qui n’étaient pas, ou peu en contact direct avec sa peau, lorsque Dan retira par lambeaux les vêtements qui, eux, étaient supposés avoir protégé sa peau, ôtant de celle-ci également par là même, Namibe se cambra sous ses mains. Elle exprimait rarement sa douleur, ou bien dans les moments de faiblesse intense, mais de douleurs comme celle-ci, jamais elle ne se souvenait en avoir endurée auparavant. Physiques s’entend…
Elle garderait des marques… Les pires des brûlures se trouvaient sur ses avant-bras et ses cuisses, les autres principales souffrances étant plutôt dues à l’arme dont son père avait fait usage pour corriger le rejeton Stark. Elle se demanda même, alors que Dan se devait d’entailler la chair trop abîmée pour en extraire le tissu, si elle ne préférait pas aux soins, en fin de compte, la brûlure même…
Mais l’enfer n’était pas encore à ses portes, et ses souffrances finirent par se terminer… Du moins l’espérait-elle.

Elle avait crié, faiblement, mais cette fois-ci de façon audible. De la sueur perlait à son front et venait picoter la plaie qui lui barrait l’arrête du nez et les pommettes. Sa peau, ou ce qu’il en restait, était tout entière parcourue de spasmes de douleur, et elle ne parvenait pas à desserrer les dents. Un petit tour en enfer. L’enfer ardent, brûlant. Elle pria, sapant pour le coup ses convictions religieuses comme un château de cartes, pour que cela ne recommence pas, auquel cas elle se serait prise à envier Prométhée… Puis, se souvenant que c’était un oiseau, avec des plumes, un aigle qui venait lui dévorer le foie chaque nuit, elle revint sur son idée et se dit que les brasiers de Lucifer n’étaient finalement pas un si mauvais sort que cela.

L’instant de silence durant lequel elle s’était perdue dans des réflexions désordonnées et hors de propos, étendue nue sous les yeux de son supérieur, avait fini par se terminer, et de nouveau elle perçut chez celui-ci des mouvements. La bouche entrouverte sur un râle qui disait clairement « faites que ça soit bientôt terminé » elle sursauta au premier contact entre le tissu mouillé et sa chair à vif. La douleur était moindre que celle de déshabillage, mais elle n’en était pas moins mordante. Et, justement, Namibe s’en mordit les lèvres jusqu’au sang. Cette fois cependant, pas un cri, pas un son n’échappa à son implacable maîtrise. En revanche, sa maîtrise vola en éclat quand elle sentit, tout d’abord, un léger chatouillis sur sa peau. Intriguée, elle ouvrit un œil presque aveugle, inutile, puis le referma avec un soupir en entendant la voix de l’homme entonner un air qui lui était inconnu. Il était décidément très étrange... Lorsqu’elle comprit ce qu’il se passait, elle se raidit brutalement… Elle ne cria pas, par convenance, mais fut simplement horrifiée de sentir des insectes se promener sur elle. C’était le genre de mauvaises surprises que la science permettait d’éviter. Sa science. Mais elle ne pouvait reprocher à Dan de ne point avoir décodé d’ouvrages alchimiques sur le corps humain et la façon de l’endurcir ou, au contraire, de le réduire à néant, dans son désert rouge.

Elle lui reprocha cependant, les sourcils froncés de dégoût, ses fort mauvaises fréquentations. Après les oiseaux, voilà les insectes grouillants… j’aurais du l’emmener avec moi, le faire voir un peu de monde, dehors… songea-t-elle avec aigreur.
Les heures se succédèrent. Ils l’engourdissaient, à force de succion, si bien qu’elle se rendit à peine compte que Dan les avait retirés de ses plaies une fois leur besogne terminée. Lorsqu’enfin, il posa sur celles-ci des linges qui, ne lui faisant pas mal, devaient être propres, la jeune femme exhala un profond soupir de soulagement et se détendit avec un véritable sourire, cette fois. La fièvre ne l’avait pas tout à fait quittée, mais elle se sentait déjà beaucoup mieux, et la douleur reculait par paliers.
Ouvrant ses yeux opaques et ternes, elle pu distinguer cette fois la silhouette de son sauveur. Celui-ci, exténué après des heures de soins, se laissa choir à ses côtés, et brassa tant d’air qu’elle en ferma les yeux de plaisir. Elle sentait son souffle chatouiller ses lèvres, et fronça un peu le nez, avant de tourner sa tête pour la diriger face au mur. Après quelques longues secondes, sentant assez de salive encombrer sa gorge, elle dit d’une voix rauque : « Je te remercie » La gorge nouée, elle ajouta, plissant les yeux sous l’effort : « Je ne dois pas être belle à voir… »
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyMer 19 Déc - 1:20

Dan s'éveilla doucement lorsque Namibe lui adressa la parole. Il sentait encore la fatigue et devinait sous ses yeux les poches ridées qu'il arborait involontairement lorsqu'il veillait trop. Il poussa lourdement sur ses bras pour redresser son corps, se rasseyant dans le fond de la chaise. Un petit sourire mesquin à l'annonce presque sarcastique de sa patiente. Non, elle n'était pas très belle à voir couverte de bandage et de brûlure, mais au moins était-elle sauve. Rien d'autre ne lui importait pour le moment. Il écarta une mèche de cheveux sales du visage de la chevaucheuse, dans ses doigts toute l'attention dont un homme peut faire preuve.

"Peut-être va-t-il falloir que je te lave."

Il ricana. Rien que l'idée de donner son bain à Namibe avait quelque chose de réellement comique. Bien sûr elle n'accepterait jamais mais cela l'amusait. Il attrapa le linge qui baignait encore dans le seau d'eau pour passer un peu de fraîcheur sur le beau visage de la poupée blanche. Il avait envie de ses lèvres mais n'avait pas l'impression qu'il s'agissait du moment. Au lieu de cela il replongea le linge dans le seau et laissa sa curiosité le titiller quelque peu.


"Tout ce qui s'est passé... j'aimerais que tu me dises où tu t'es fait ça, comment, qui, et si... tu l'as bien massacré pour ça."

Aucun doute là dessus, la connaissant elle ne serait pas revenue si elle n'avait vaincue. Mais elle avait pourtant du se battre contre un adversaire particulièrement puissant pour écoper de telle blessures. Au moins était elle revenue a temps...

"Y'a aussi ton gros lézard qui doit fulminer quelque part de l'autre côté du lac. Il va falloir lui dire de se calmer avant qu'il mange l'un des meneurs. J'ai l'impression... que tu ne le contrôles pas très bien. Je suis désolé, je n'aurais peut-être pas dû te forcer à m'accompagner lors de ma quête à leur rencontre. Il est très puissant, certes, mais je ne voudrais pas que son esprit belliqueux te rende plus agressive que tu peux déjà l'être."

Obb était une préoccupation. Instable et dangereux. Même s'il se sentait coupable que Namibe fut liée et piégée avec lui, il n'en était pas moins rassuré que quelqu'un entrave le puissant Coursier. S'il était devenu fou sur l'île...
Un dernier sujet devait être abordé...

"Il faut aussi que tu me dises qui était ce gars au dragon dans la forêt. Tu le connais non? J'ai fais vite pour te sauver mais il m'intrigue. Il semble savoir des choses sur moi, et je ne lui en ai pas donné la permission. J'aimerais que si tu occultes les autres, tu éclaircisses au moins ce point là."

Un puissant guerrier au dragon qui les connaissait tout les deux, qui connaissait donc sans doute Ynis Witrin. S'il s'averrait dangereux... les Chevaucheurs de l'Ombre auraient alors à jouer leur rôle.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyMer 19 Déc - 23:46

Elle se sentait mieux, bien que la douleur soit encore un vif souvenir, et pu tourner la tête vers Dan en entendant la voix de celui-ci. Lorsque les mots, soulignés par un ricanement, furent clairs, elle haussa un sourcil éloquent. « Ma faiblesse n’est que temporaire, n’en profite pas trop » Le ton n’était pas bien sérieux, pourtant, elle avait le visage fermé, songeur. Le premier instant de calme depuis la fin de sa dernière mission… Des images revenaient, par flash, et s’imposaient avec violence à son esprit avant de s’évanouir comme des ombres que l’on éclaire. La tour. Le sourire de Loup… Le dos de son père… Son corps qui s’effondre… Les toits… Elle fronça les sourcils et détourna son visage de celui de son supérieur sans un mot. Alors que Dan promenait sur son visage une étoffe mouillée, elle plissa le nez lorsqu’il passa sur la plaie, profonde, qui barrait ses pommettes… Celle-ci marquerait sans doute son visage à jamais… Elle ne s’était pas vue, comment réagirait-elle à toutes ces cicatrices qu’elle allait dorénavant porter ? La jeune femme aurait sans doute une toute autre approche de son image, voire de son entourage… Il lui posa alors une question qui tombait à point. Comment s’était-elle mise dans cet état ? Elle était un peu surprise que ça n’ait pas été les premiers mots sortis de la bouche de l’homme.
Elle ne le regarda pas. Un sourire étira ses lèvres sèches, et elle fut prise d’une petite quinte de toux. Il fallait qu’elle le dise à haute voix, sans doute pour le réaliser… « J’ai tué le père Stark… J’ai fouillé dans les tripes de mon père » Son sourire se fit distant, ce que dit Dan ensuite, elle n’y prêta pas de grande attention. Il lui parlait d’Obb, mais elle ne répondit pas. Elle n’écouta même qu’à moitié. Qu’Obb la rende plus agressive ? Sans Obb, elle n’aurait jamais réussi à mettre à bas un homme tel que l’était son père. Sans Obb, elle n’aurait même sans doute pas encore atteint sa cité. Sans Obb, elle serait morte de froid sur ces toits qui lui avaient tant manqué… Sans Obb enfin, elle serait morte comme une chienne avant d’atteindre l’embarcadère…
Si Obb ne l’avait pas poussée à bout… Si le reptile ne l’avait pas mise en condition pour une tornade de violence… Namibe aurait-elle seulement trouvé la force de tenir face au fouet de l’homme qui avait brisé sa vie… Celui qui l’avait détruite, elle, comme un mur que l’on désosse ?

Elle se contenta, après un long, un très long silence, de tourner la tête une nouvelle fois vers Dan, et de lui dire avec un sérieux désarmant : « Toute ma vie je serais reconnaissante à Obb d’avoir su faire de moi ce que je suis aujourd’hui.» Et ce quoi qu’en pense Dan. « Il m’a été très fidèle, et m’a aidé à un point que tu ne peux même pas entrevoir. » Elle appréciait beaucoup l’homme, en lequel elle ne voyait étrangement plus vraiment son chef, mais quoi qu’il en dise, elle se jurait à l’instant de ne jamais mentir, de ne jamais maquiller cette reconnaissance. Le reptile avait souffert le martyr, du froid de sa Cité, et ceci pour l’affection seule qu’il avait pour elle. Ca, Namibe ne l’oublierait pas.
Elle allait même jusqu'à se demander si Obb ne l'avait pas poussée à bout, lorsqu'il avait découvert son passé, en sondant son âme, dans ce but précis...

Dan reprit à nouveau la parole. Parler la fatiguait, mais elle prêta tout de même attention à ses mots. Elle comprit bien vite ce dont parlait Dan. Elle avait presque oublié, avec toutes les souffrances venues la déchirer sur ce lit, que Zane lui aussi avait été présent à l’embarcadère. Elle prit alors une mine songeuse. Que faisait-il là, et pourquoi était-il venu, celui-là ? Elle lui en voulait toujours beaucoup de l’avoir abandonnée à ses espoirs. Finalement, sans cet avenir finalement si fade qu’il avait fait miroiter sous son nez, qu’elle avait laissé faner, à défaut de mieux… Sans le parfum corrompu des promesses trahies de l’homme, peut-être la détresse de Namibe n’aurait-elle pas été aussi grande. S’il n’était pas venu tenter de tuer le souvenir de Daeniel, de ces assassins à qui elle avait offert, en tuant son géniteur, leur noblesse méritée, peut-être aurait-elle accueilli sa disparition comme celle de Syamoc : avec une souveraine indifférence. Mais voila, il était venu la secouer, Zane. Il était venu, avait maquillé les frères en criminels, la Guilde en vieux tableau… L’alchimie, même, en science honnie.

Elle prit une courte inspiration. Mais Zane, en plus de toutes ses qualités, était « l’élu des sœurs Aleyna », celui que la digne épouse de Dan avait désigné pour devenir le sauveur d’Ynis. Quelque chose dans le ton, passablement dédaigneux, de Dan, laissait entrevoir à Namibe une certaine rancœur. Elle le comprenait. Après tous, il était tout aussi chevaucheur qu’elle l’était, et c’était à croire que ces gens là n’aimaient guère être connus d’inconnus. Elle se devait cependant de lui fournir une réponse satisfaisante, et y songea sérieusement. Dan, dans la conjecture actuelle des choses, n’aurait guère apprécié d’apprendre de Zane qu’il était le futur époux supposé de la jeune femme. Aussi Namibe se contenta-t-elle d’occulter la relation qu’il aspirait à avoir avec elle, vague, pour s’en tenir à ce qui concernait Dan.

« Cet homme se nomme Zane. Lui et son dragon sont nos alliés, si cela peut te rassurer. Le gonze vient du futur. Un futur qui aurait vu notre défaite à tous, contre les forces du mal. Les soeurs Aleyna l'auraient envoyé nous prévenir de ce désastre lamentable en le jetant parmis nous... Je peux te l’assurer, j’en ai la certitude. Emma et Leia pourraient te le confirmer si tu le leur demandait avec… insistance, je pense. Il fait jurer partout de ne point divulguer l’information, mais je suppose que le chef de la seule guilde organisée de l’île est en droit de savoir cela… J’ignore encore pour quelle raison il est partit d’Ynis, mais j’ai l’intention de le découvrir… » Elle fronça les sourcils « … On a un compte à régler tous les deux »

Alors que, tout au long de son explication, elle s’était montrée plutôt neutre, elle avait, dans la dernière partie de sa réponse, adopté un ton bien plus froid. Oui ils avaient des comptes à régler… Namibe souffrait la mort. Elle souffrait la peur, elle souffrait la méchanceté… Mais jamais elle ne souffrirait que l’on se foute d’elle comme Zane avait eut le culot de le faire.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyJeu 10 Avr - 1:03

Dan ricana en même temps qu'il la lavait. Faiblesse temporaire? Oui sans nul doute. Elle serait pourtant bien présomptueuse d'affirmer pouvoir se défendre dans l'état où elle était. Il lui faudrait plusieurs jours avant de se remettre, son corps avait besoin de se régénérer. Dan ne lui avait pas immédiatement demandé ce qui c'était passé. En fait ce n'était pas le plus important. Cela ne le concernait que peu. Il tenait bien plus à la santé de Namibe qu'à tout savoir d'elle. L'un comme l'autre avait des secrets, certains inavouables. La vie de Dan n'avait pas toujours été dans la lumière de Stellae... Il lui avait posé la question mais ne voulait pas la forcer à répondre. Juste la curiosité en fait: qui avait été assez fort pour ça? Mettre Namibe dans un état pareil? Certes elle n'était pas invulnérable, mais elle avait forcément accepté les blessures qu'elle subirait lors du combat, sinon elle l'aurait évité. Quand elle lui expliqua, il fut un instant surpris. Son père? Quelle ironie. Dan avait toute sa vie été ignorée par son père pendant qu'il voulait briller à ses yeux, sans jamais y parvenir. Il l'avait perdu sans jamais atteindre son but. Elle s'en était débarrassée.

« Ton père hein? C'est pas banale, je dirais... Je ne te demanderais pas de m'expliquer, ça ne me regarde pas vraiment. Durant un temps, j'aurais presque tout donné pour sauver le mien. J'espère au moins que cela à soigné ton âme, vu l'état dans lequel tu as mit ton corps. »

Il fut surpris du ton défensif qu'elle prit pour défendre Obb. Puis il comprit. Il aurait réagit d'une manière semblable si quelqu'un avait oser parler ainsi de Shad. Peut-être même aurait-il été plus tranchant. Il afficha un sourire fraternel.

« Toutes mes excuses. Je n'aurais jamais dû. Je suis heureux que ta symbiose avec lui t'es tant apportée. Tu semblais si réticente au début. »

Alors elle parla de Zane, lui expliquant qui il était. Pourtant elle restait évasive, il le sentait. Mais il n'insisterait pas. S'il avait apprit une chose concernant Namibe, c'est qu'il ne fallait pas la forcer à se révéler. Si elle voulait un jour lui expliquer, elle le ferait. En attendant, il respecterait sa décision.

« Un allié hein? Peut-être bien... Un allié de l'île, si les Aleyna le souhaitent. Mais laisses moi choisir moi-même ceux à qui j'accorde crédit. Je n'ai aucune confiance en un homme qui pense me connaître sans jamais m'avoir parlé, quoiqu'il ait vu dans sa vie. »

Le futur hein? Désastreux? Possible en effet. Très probable même. Cependant, il ne connaissait rien aux voyages temporels, et doutaient fortement de la véracité que pouvaient avoir les propos d'un tel homme. Surtout que l'impression que Dan avait de lui était celle d'une âme perdue. Les paroles d'un homme perdu ne l'inspiraient guère.

Il était temps pour l'alchimiste de se reposer. Elle avait l'air encore très faible, et Dan ne faisait que l'épuiser. Il se leva et lui caressa doucement la joue, voulant témoigner un peu de tendresse sans être invasif.


« Je serais dans mes quartiers si tu veux me voir. Essayes de te reposer... »

Il saisit la poignée, hésita un instant puis sortit. Il était pensif dans le couloir. Quant à sa relation avec elle, quant à ses pressentiments. Et cette petite voix qui semblait savoir tout sur tout. Arrivé dans sa chambre, il s'affala sur le lit et plongea dans un légère somnolence.
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptyDim 20 Avr - 21:41

Dan réagit sur l'explication qu'elle donna à son état. C'était prévisible... comment aurait-il pu rester sur ce qui aurait du être une incohérence manifeste ? Tuer son père, le patriarche de sa lignée, de sa famille. Tuer l'homme qui avait le même visage qu'elle, le même regard tranchant et sanguin, la même... puissance. Namibe s'est un peu battue contre elle-même, en fin de compte. Contre son fidèle reflet. Elle a tué ce qu'il restait de son sang et de son être en ces lieux. Et Dan de demander si cela avait soigné son âme...

Une fois encore, Namibe ricana, puis s'arrêta bien vite dans une quinte de toux. Elle jeta un vague coup d'œil à l'homme. La jeune femme n'en avait jamais parlé avec lui, et sans doute ne lui en parlerait-elle jamais. Comment lui reprocher alors de ne point "savoir" que finalement, ce que Namibe avait définitivement détruit en regagnant sa cité, c'était elle-même ?
Entreprise suicidaire ? Pas tout à fait. Un jour, Namibe renaîtrait, non plus Dragon mais Phœnix, des cendres d'un passé trop âcre, pour se construire une vie loin de ceux qui furent sa vie d'antan. Cela lui apparaissait comme très clair désormais. Sa renaissance prendrait du temps... Finalement, le seul qui pourrait jamais la guider serait sans doute Obb. Il était le seul à démêler son esprit. Lui non plus n'était pas au bout de ses peines. Elle était consciente de son égoïsme. Surtout de son égoïsme envers Dan, et finalement elle regrettait un peu cela. A le regarder de plus près, Dan était très bel homme, fort bien fait, et loyal. Il était de loin le compagnon idéal d'une nouvelle vie... Mais Namibe, elle, ne l'était pas encore. Et quelque chose lui disait que quelle qu'elle soit, la voie qu'elle allait choisir n'en ferait pas une femme plus fréquentable.

Elle avait peur de détruire Dan.

Elle tourna alors la tête sur le côté, coupant le lien visuel qui la liait à lui, et n'écouta plus vraiment ce qu'il lui disait. Elle ne répondait plus à rien, soudain submergée par la fatigue et l'alanguissement. Son visage s'assombrit, ses douleurs lui revinrent. Il parla d'Obb, de Zane... sujets qu'elle n'avait pas envie de développer davantage. Obb parce qu'il l'avait vue affaiblie, et qu'elle désirait à ce qu'il demeure le seul. Zane parce que le sujet la mettait toujours en colère à l'heure qu'il était. Plus le temps passait, et plus l'homme lui semblait injuste.
Elle se contenta donc d'un profond mutisme.

Dan s'en alla, et Namibe sombra dans un sommeil sans rêves....

-------------- -'- ---

Sans rêves ?

L'homme était pourtant en train de courir à toute haleine, juste devant. Etait-elle réellement là bas ? Oh sans doute pas. A moins que ce retour n'eut été qu'un songe étrange. Son père était-il mort ? Et quel était ce silence, ce calme qui gouvernait son âme ? Namibe se surprit à se sentir aussi bien qu'elle avait pu l'être avant l'Aube qui vit la fin des vies qu'elle chérissait. Elle se sentait comme en ces temps perdus où son âme pouvait se poser simplement et analyser son monde. L'homme devant, il sentait l'angoisse. La sueur aussi. Namibe, elle, ne sentait pas la colère. Elle ne sentait pas non plus la peine. Ni quoi que ce soit. La seule chose qui devait être, c'était cet homme gisant dans la neige. Tuer.
Elle le faisait bien. Et elle ne se blessait jamais, ou très peu. Elle était svelte et souple, elle évitait les coups. Elle était très tonique. La prise qu'elle avait sur la lance d'ében dans son dos était implacable.
Se sentir dans cet état là la surprit, car finalement ça n'avait plus été le cas depuis l'Aube. Et Ynis n'avait rien arrangé à cela...

Il y eut un bruit dans son âme tout à coup. Une lamentation, une prière. Ce n'était pas sa voix, ni quelque voix humaine. Non cette voix-ci pleurait un être essentiel. C'était la voix de la créature qui errait, au loin, en mal de sa Liée.

Namibe s'éveilla.

-------------- -'- ---

Obb l'appelait, elle percevait ce murmure agité venu briser la quiétude qui l'avait envahie. Depuis combien de temps gisait-elle dans ce lit ? Elle l'ignorait. Ses douleurs lui paraissaient un peu plus lointaines, mais sans doute était-ce dû au sommeil. Son corps dormait toujours quand son esprit, doucement, refaisait surface. Elle n'entendait plus les pleurs du reptile des Ombres. Son danseur d'obsidienne s'était tut. Il avait fallu le silence complet de son âme pour qu'elle perçoive le son si ténu. A présent que les rouages de ses pensées s'était remis en marche, l'alchimiste l'avait perdu. Elle avait au moins la preuve que le reptile était en vie, sur le continent. Il l'attendait.

Namibe l'ignorait, mais trois jours s'étaient écoulés durant lesquels elle n'avait plus pu sortir de sa léthargie. Trois longues journées durant lesquelles son esprit et son corps cicatrisaient doucement, difficilement. Soixante-douze heures pour une chasse qui dans son songe n'avait duré qu'une poignée de minutes. Comme si son esprit avait pris son temps, dans un soucis de détail, de reconstituer la Namibe d'antan avec le plus de fidélité possible.

Mais la Namibe d'antan s'était enfuie avec la mélopée du Coursier de l'Ombre, et l'alchimiste n'était alors plus qu'un corps trop lourd à porter.
Alors elle ferma les yeux, puis elle attendit...

Les minutes passèrent, puis une heure puis deux, durant lesquelles elle avait fait l'effort de mobiliser chaque partie de son corps. Elle le connaissait bien ce corps, autrefois. Lorsque son cœur chantait toujours au diapason de sa guilde, elle en avait d'ailleurs une parfaite maîtrise. Comment avait-elle pu la perdre ainsi ?

Ca n'était pas parfait, mais elle réussit à éveiller assez ses membres pour parvenir à s'asseoir, lentement.
Quelques minutes encore et elle était debout, titubant un peu dans la pièce. Ces trois jours avaient été suffisants pour qu'elle recouvre un usage correct de ses membres, et pour que ses brulures deviennent plus supportables. Elle étaient pourtant toujours fraîches sous les bandages. Mais il suffit d'un crissement de dents pour étouffer cela, et Namibe fit quelques pas.

On avait disposé des hardes non loin. Bures grossières et chemise en lin, rien de très seyant, mais au moins, tout cela semblait confortable. C'était parfait. Elle enfila tout cela, ressemblant à un bagnard malingre dans sa tunique grise, puis jeta une cape sur ses épaules. Ca irait. Sa lance était un peu plus loin... Quant à ses affaires, à ses vêtements et aux objets qui lui étaient précieux, tous étaient restés sanglés au cheval qu'Obb surveillait. Elle n'avait donc nul besoin de quoi que ce soit d'autre, si ce n'était de bottes. Elle connaissait les lieux comme sa poche, et il ne lui fut pas difficile de retrouver la salle d'entraînement. Il y avait toujours quelqu'un là bas, qui s'entraînait. Elle se glissa doucement dans la salle d'à-côté, où, comme elle s'y attendait, demeuraient les affaires de l'inconnu, et subtilisa ses bottes. Elle n'avait pas de scrupule à le faire. Le loi et la bonté... Ne seraient plus ses maîtres. Ainsi sommairement vêtue, la capuche de sa cape lui masquant la moitié supérieure du visage, elle se dirigea vers la sortie... En passant devant le bureau de Dan. Elle le savait bien entendu... Mais elle ne s'arrêta pas.

Elle se demandait bien pourquoi.
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Dan Ryu
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MessageSujet: Re: Malsaine fraternité ?[Namibe]   Malsaine fraternité ?[Namibe] EmptySam 26 Avr - 15:30

Dan était inquiet pour Namibe. Depuis trois jours elle était dans son état semi-comateux, n'ouvrant pas les yeux. Il se doutait bien qu'elle guérissait, petit à petit, mais s'inquiétait qu'elle ne puisse rien avaler. Les plateaux repas qu'il avait laissé sur la table de nuit, elle n'y avait pas touché. Allait-elle vraiment guérir sans se nourrir? Il ne pouvait qu'attendre qu'elle se remette. Attendre et prier.

Il passait le plus de temps possible dans le quartier général, toujours prêt à s'occuper de sa seconde si besoin était. Ne pouvant rien faire, il remplissait son office journalière. La moitié de la journée consacrée à s'entraîner lui-même et les nouvelles recrues, l'autre à lire les rapports de ses espions sur le continent. Peu de mauvaises nouvelles, peu de bonnes nouvelles. Tout était immobile. Ce qui ne lui plaisait pas forcément. Savoir appréhender les changements était indispensable à sa fonction, mais lorsque rien ne changeait...

Trois jours après le retour de Namibe, la journée s'annonçait comme les précédentes. Il ne dormait plus chez Leïa ces derniers temps. Parfois il avait l'impression qu'il était de moins en moins Dan Ryu et de plus en plus le chef des Chevaucheurs. Jamais il ne se délierait de son serment, mais l'absence de sa relation avec Leïa lui pesait. D'autant plus qu'il ne comprenait pas vraiment. Quoiqu'il en soit, il continuait à protéger ce qu'il avait juré de conserver intact. Le jour filtrait ses premiers rayons par l'unique fenêtre pendant que Dan effectuait ses séries de tractions matinales, portant juste son bandana et un ample pantalon noir. C'était comme cela qu'il chassait l'engourdissement de la nuit, comme cela aussi qu'il chassait les souvenirs qui lui revenait, parfois violemment. Son désert natal, sa période de mercenariat ou bien encore quand il fut marin... L'exercice gardait son esprit au calme et faisait taire la voix dans sa tête. Toujours présent, ce prémice de folie se contentait d'observer quand ses pensées se tournait vers l'exercice.

Lorsqu'il eut terminé, il retrouva Shad dehors. Un commis lui apporta son petit déjeuner, comme chaque matin. Du lait de chèvre, un pain au seigle et des baies. Le Coursier mâchait nonchalamment un mouton de l'enclos qui était réservé pour les nourrir. Silencieux l'un comme l'autre, profitant du calme de l'aube, quand peu d'âme était encore éveillée. Il entendit quelqu'un traîner des pieds vers la sortie. Aucun Chevaucheur ne se déplaçait avec autant de fracas, du moins aucun qui tenait debout. Il ne tourna même pas la tête pour savoir de qui il s'agissait. Lorsqu'elle passa le seuil de la porte, il se contenta de dire:


"Alors comme ça tu t'en vas?"
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