A la Nuit Tombée

« Encore. »

Fit-elle avec détermination, cherchant à se donner plus de force qu’elle n’en avait. Il était minuit et la salle d’entraînement était baignée par la lumière de la pleine lune et les lueurs vacillante de quelques bougies. Parfois, les ténèbres étaient brisées par un éclair, le silence par les incantations d’une jeune femme, la tranquillité des lieux par un entraînement acharné. Par une silhouette au contour floue, dont la tenue ne pouvait permettre d’affirmer son sexe.
Entre ombre et lumière, son visage se détachait, des traits féminins, des vêtements masculins…

~*~

Cela faisait quelques jours que la jeune femme avait regagné l’île. Amaigrie, sale, blessée, sa dame de compagnie ne l’avait d’abord pas reconnue, mais une fois qu’elle fut certaine qu’il s’agissait bien de sa maîtresse, l’inquiétude la gagna et elle la força à rester au lit pour reprendre des forces… En apparence, Emma avait parfaitement tenue son rôle de convalescente, mais cette nuit là, comme toutes les autres, la dirigeante s’était silencieusement levée, se glissant à pas de loup dans la chambre de « monsieur »…

Les larmes lui montaient alors aux yeux, la pièce était tout encore imprégné de son odeur, de sa présence, et il lui semblait parfois même le revoir rire, se moquer, la taquiner, l’observer du coin de la chambre. Mais ce n’était qu’une illusion, et la seconde d’après, le silence redevenait maître des lieux, la forçant à voir la vérité en face : Yvan était parti.

Alors, le visage résolue, elle empruntait à son ancien amant, un simple pantalon noir et une chemise blanche, vêtements bien trop ample pour elle. Pour parer à ce déguisement, elle nouait ses cheveux à l’aide d’un ruban de soie, et en attachait un autre autour de son coup pour dissimuler sa blessure. Vêtue comme un homme, elle se hissait alors sur le bord de la fenêtre et regagnait sa liberté perdue.
Comme une ombre, elle frôlait les murs, empruntait les ruelles, se cachait de l’agitation de la grande place. Non là bas, trop de monde aurait pu la reconnaître, d’autres se seraient interrogés sur ses intention, sur les raisons qui la poussait à se glisser sans mot dire dans la petite salle d’entraînement de l’île.

Ici, quand le soleil se couchait, les lieux étaient déserts, d’ordinaire, emprunt d’une odeur de transpiration, les murs se reposants d’avoir conservé toute la journée la pression des combats et des entrainements incessant, le silence après les cris. Oui d’ordinaire, la salle se reposait. Mais plus maintenant.

« Une Autre fois ! »

S’écria-t-elle. La voix brisée par la fatigue, la respiration haletante. Mais elle persistait.

Les choses avaient mal tournée parce qu’elle s’était montré trop faible. Et elle ne permettrait pas que cela se reproduise. A présent, elle ne devait pas seulement être forte, elle devait se dépasser, se surpasser pour avoir une chance de protéger l’île.

Emma s’essuya le front d’un revers de la manche, elle inspira profondément. Les yeux clos, elle cherchait au fond d’elle-même la force de poursuivre son entraînement. Elle chassait le visage d’Yvan, de Kyo, et de Juwlest par la fatigue. Repousser ses limites lui permettait d’échapper à des pensées qui auraient pu effriter sa volonté.

Brusquement, ses paupières se relevèrent, découvrant des iris qui peu à peu prirent une couleur noire. La magie crépita sous ses doigts, à l’intérieur même de son être, insinuant une chaleur brûlante quasi étouffante jusque dans sa gorge. Difficilement, elle parvient à articuler un :

« Maintenant ! »

Avant de s’écrouler à genoux sur le sol, le souffle court, les poings serrés tandis qu’une chimère, un étalon de feu plus précisément, se ruait vers le fond de la salle comme contre un adversaire et s’éclatait en des dizaines d’étincelles lumineuse quand il s’élançait contre le mur…

[J’espère que ça te va.
Reservé]

Il avait besoin de s'entrainer, cela fesait super longtemps qu'il n'avait pas travailler ses muscles, saillants, et sa magie.
Il arriva tranquilement dans la salle d'entrainement, et sentie une vague puissante de magie, pénétrer son être.

Qui pouvait bien s'entrainer en pleine nuit, lui seul venait parfois la nuit, car il fesait partie du peuple de la lune. La nuit était sont élément, et il ne pouvait se passer d'elle.

Il arriva armé de son katana dans l'immense sale, une présence particulière, se fesait ressentir, pleine de tristesse, et peine et de violence. Il n'avait jamais ressenti une telle force émanant d'un être.

Il se souveint alors de la jolie jeune femme qu'il avait rencontrer, vers le cercle de pierre, et qui avait soudainement disparue. Il pensais souvent à elle depuis qu'elle était partie. Il se demandait ce qu'elle était devenue, si elle allait bien, quand il la reverrai...

Il pénétra alors dans la salle, perdu dans ses pensées, il leva doucement la tete, pour tomber nez à nez avec la jeune femme, dont il se souvenait. Malgré son déguisement, il l'aurait resonnue entre mille.
Elle était à genoux elle avait beaucoup de mal à respirer.
Il se précipita vers elle se mità genoux à côté d'elle et vis la tristesse sur son doux visage, et tendrement comme l'aurait fait n'importe quel elfe pour un des siens, il la serra doucement dans ses bras, posant son menton sur la tete de la jeune femme...

Tout cela se passa dans le silence, Blizz n'avait pas besoin de prononcer un seul mot, il n'était pas très bavare. Il était juste là au moment, où elle avait besoin de quelqu'un ...

[Tention aux fautes :p J’ai repris les cours, mes délais de réponses s’en trouvent eux… enfin je risque de pouvoir répondre que le week end et encore >.<]

La dernière invocation, celle de la chimère de flammes avait littéralement épuisée la jeune femme. A genoux sur le sol, les souvenirs s’animèrent derrière ses paupières closes. La mémoire peut-être quelque chose de brutal, de douloureux. Le visage, le rire, les mots, l’odeur d’Yvan semblait se matérialiser autour d’elle au point qu’elle en perdait le sens des réalités. Puis elle revit cette ultime nuit qui marqua la fin de leur relation, d’un geste machinal elle passa ses doigts sur son cou, plissant brusquement les yeux.

Elle aurait presque put sentir à nouveau ses crocs déchirer sa gorge.
Elle aurait presque éprouvé encore cette sensation de perdition, d’abandon total, suivit du noir le plus complet.

Presque… Elle s’y serait presque perdue dans ce monde de souvenir si une chaleur, plus qu’un bruit ne l’avait pas tirée de ses pensées. Emma rouvrit brusquement les yeux, elle ne l’avait entendu entrer, ni s’approché. Son empathie ne s’était pas déclenché, n’avait pas été intuitivement prévenir sa maitresse de l’arrivée de cet intrus. Elle ne l’airait pas remarqué s’il ne l’avait pas serré dans ses bras. Le corps de la jeune femme se crispa et elle resta un moment interdite, les yeux écarquillés par la stupeur.

Rare était les personnes qui se permettraient se genre de familiarité. Non e fait, rare était les personnes qui avaient l’occasion de la consolé, les rôles étaient souvent échangés puisque le temps lui avait enseigné la dissimulation de ses craintes.une dirigeante ne peut se permettre aucune faiblesse. Sa première pensée face à cette marque de tendresse fut pour Yvan mais bien vite elle prit conscience de son erreur. Yvan et elles avaient un lien profond, elle aurait sans doute repéré son arrivée dans la salle immédiatement, de plus cet être n’avait pas la même odeur, ni ne laissais la même impression. Elle el connaissait, cela ne faisait aucun doute, mais visiblement pas assez pour le reconnaître.

La demoiselle fronça les sourcils, cela ne faisait que quelques secondes qu’il la tenait dans ses bras, mais elle s’injuriait de n’avoir réagit plus vite. Avec souplesse, elle effectua rapidement une roulade avant, avant de se retourner vivement vers l’inconnu, se retrouvant accroupie, bien ancré sur le sol, et menaçant l’elfe d’une petite dague.

« Qui êtes vous ? »

Lâcha-t-elle sans attendre. Les yeux de la jeune invoqueuse se plissèrent tandis qu’elle paraissait scruter le visage de son vis-à-vis.

« L’inconnu des dolmens… »

Fit-elle à voix basse, à peine un chuchotement…

Légèrement calmée, elle rangea son arme et se remit sur ses pieds sans attendre. Se montrer aussi faible devant quelqu’un lui était une idée épouvantable et elle regrettait d’avoir faiblit durant son entrainement. Inspirant profondément, elle demanda d’une voix peut-être un peu plus sèche qu’elle ne l’aurait voulu. Question d’orgueil sans nul doute :

« Que faîtes vous là ? Je veux dire... Je ne m'attendais pas à vous revoir et encore moins en ces lieux... »

Il la regarda droit dans les yeux et avec la légèreté des elfes il se releva lentement Il n'atait pas vraiment surpris par sa réaction, les humains avaient parfois des façons bizarres d'exprimer leurs sentiments.

Il la regarda droit dans les yeux.

"Je pourrais vous retourner la question, il est en effet très rare de voir les humains se ballader au coeur de la nuit...sauf ceux qui ont certaines choses à cacher..."

Blizz était très perspicace et avait tendance à bien juger les gens, meme s'il ne se fesait jamais son opinion du premier coup. Son regard doux et tendre se fixa sur la jeune femme.
Il fut frappé de nouveau par sa beauté, mélée de sa souffrance et de sa violence. Cette étrange demoiselle avait tout de quelqu'un d'important meme s'il ignorait toujours réellement qui elle était.

Il sourit doucement, et dit d'une voix douce,

"Je fais comme tout le monde, c'est une salle d'entrainement non? Et bien je viens m'entrainer, lorsque mes muscles ont besoin d'exercice, ou sont trop lasses pour travailler..."

Sa voix n'avait était qu'un simple souffle, comme s'il n'avait pas voulu déranger, le silence de la nuit maitresse de son etre...
La jeune femme ressemblait étrangement à cette nuit maitresse, étrange et mystérieuse...toute en étant d'une beauté surprenante...

Sa captivité sur le continent l’avait rendu plus sauvage, plus méfiante. Prête à se défendre au moindre geste suspect. Et même ici, sur son île chérit, les reflexes acquis au fil des coups et des blessures refusaient de s’adapter. Voilà la raison pour laquelle elle pointa son arme vers la gorge de ce qu’elle pensait être un ennemi.
Par principe, prenant conscience de son erreur et face à ce visage familier, la jeune femme se releva, rangeant soigneusement son arme dans ses bottes masculines, la lame caressant sa peau.

Il la fixait sans ciller. Emma, si cela c’était produit un peu avant aurait sans doute détourné le regard, cherché à fuir cette attention pour dissimuler elle ne savait trop quoi. Aujourd’hui, elle supportait fièrement ce regard et le lui rendait sans faillir. Une sorte de détermination teintée d’un peu trop d’indépendance se lisait dans ses yeux. Le regard de quelqu’un qui se cache derrière un écran de fumée, derrière une arrogance toute prête à cacher ses peurs et ses faiblesses.

Admettre ses faiblesses, c’était se mettre en danger. Elle ne devait plu avoir aucune faiblesse.

« Je suis tout simplement insomniaque. »

Fit-elle, ponctuant son propos d’un élégant haussement de sourcil. Difficile de savoir si elle mentait ou non. Les mots étaient sortis avec nonchalance, prononcé comme une sorte de défi. Qu’importe finalement ce qu’il pouvait penser, tant qu’aucune rumeur ne naissait à son sujet, se faufilant d’une oreille à l’autre, confiant à qui voulait l’entendre que leur dirigeante revenue, passait plus de nuit à s’entraîner qu’à dormir.

N’étant pas certaine de pouvoir juger le jeune elfe, ne sachant s’il était digne de confiance ou non, ni s’il savait qui elle était, Emma garda le silence. Oh bien sûr, il avait un regard doux et semblait n’avoir aucune intention malsaine, d’ailleurs, dans le cas contraire, la barrière de l’île l’aurait repoussé à son arrivée, mais un gant de velours peut parfois cacher une poigne de fer.

« Quelle est donc votre excuse pour venir en plein milieu de la nuit. Ne craignez-vous donc pas les fantômes ? »

Sa voix n’avait sas doute rien d’agressif, mais elle n’était nullement douce, elle posait simplement une question, comme elle aurait bien pu en poser une autre.

Inspirant profondément, son rythme cardiaque reprit un court normal et bien que ses forces lui fassent défaut, Emma n’écouta, une fois de plus, que son instinct. Sa raison la conseiller de cesser pour ce soir le combat, mais la jeune femme fit taire cette voix persistante. Après tout, ce n’était pas la raison qui allait les sauver…

Elle s’éloigna de quelque pas pour faire cesser les fourmillements qui parcourait les muscles de ses jambes, songeuse. Au bout d’un instant, ses yeux sombres, encore emplie de magie se portèrent vers la lune, que l’on voyait à peine dans l’angle d’une des fenêtres.

« Bien… »

Souffla-t-elle. Emma fit volte face, restant à bonne distance du jeune elfe.

« Puisque nous sommes tout les deux venus nous entraîner. Que diriez-vous d’une partenaire ? »

Il lui sourit tendrmeent, sa question de savoir pourquoi lui était là en pleine nuit lui paressait un petit peu stupide, mais il n'en prit pas compte.

"Un elfe de la lune vit plutot la nuit, il ne sais pas vivre sans sa mère la lune."

Il la regarda droit dans les yeux et vit certaine choses qu'une jeune femme de sont age ne devrait jamais voir. Il fut brusquement emplie de peine pour elle, cet etre fragile et beau, si triste et si seul. Il la regarda et ne prit pas en compte sa façon sèche de parler.

La jeune femme était donc insomniaque...ou ne pouvait elle pas dormir à cause de ce qui lui était arrivé. Il aurait tellement eu envie de pouvoir vider l'esprit de la jeune femme et de l'aider à oublier, mais c'était une chose impossible.

Lorqu'elle lui proposa un combat, il lui sourit tendrement et aquiésca d'un signe de tête.

"Ce serait un grand honneur d'être voir adversaire, belle demoiselle..."

Sa voix avait était charmeuse et douce, chose rare chez cet elfe plutot distant des autres...

La lune. Depuis l’enfance, Emma s’y sentait liée sans bien savoir pourquoi. Et cette sensation n’avait fait que grandir avec l’âge. Cette sensation était sans nul doute liée a ses pouvoirs, mais parfois elle trouvait cela… étrange, oui étrange. Peut-être est-ce cette raison qui la poussa à proposer un entraînement à deux.

Immédiatement, elle s’insulta mentalement. Erreur de tactique ! Proposer de s’entrainer avec lui était un bien trop grand risque, elle voulait être seule, elle ne voulait pas qu’on lui tienne compagnie ! Pourtant c’était elle qui avait proposé le combat… Lasse, elle passa sa main sur son front en fermant les yeux un instant. Elle ne serait sans doute pas capable de continuer à combattre en utilisant la magie, c’était une certitude, cependant, elle ne s’était jamais battu qu’ainsi.

Lorsqu’Emma rouvrit les yeux, ils avaient retrouvés leur couleur naturelle : le gris perle. Un soupire s’échappa de ses lèvres.

« Quelle arme allez vous utilisez ? »

Question qui n’était pas anodine.
La demoiselle travestie en jeune homme se dirigea vers le fond de la pièce. L’épée de son père trônait sur un socle de fer aux côté d’autres guerriers de renoms et d’armes en tout genre. Sur la lame, était gravé le nom de famille des dirigeants : Aleyna.
Avec une précaution quasi religieuse, la cadette de la famille caressa le manche de l’épée. Elle ne s’en sentait pas encore digne. Elle n’avait pas encore l’étoffe d’une guerrière, pas comme sa sœur. Pourtant aujourd’hui il était temps, sa magie ne pourrait pas toujours la sauver, sa sœur ne pourrait pas toujours intervenir pour la sauver. Leïa devait s’occuper de sa famille à présent.

A regret, elle se détourna du joyau familial et fit à nouveau face au jeune elfe. Lors de leur première rencontre, elle lui avait dit s’appeler Elorah Wapkins, elle ne voulait pas qu’il apprenne qui elle était en réalité. Qui sait son comportement vis-à-vis d’elle changerait peut-être. Les questions fleuriraient-elles ? Tout cela était trop épuisant. Pour le moment, elle voulait juste être une jeune fille vêtue en homme venue s’entraîner pour devenir plus forte, pas la dirigeante que l’on révérait uniquement pour son nom.

« Dîtes moi… Blizz si ma mémoire ne me trompe pas. Pourriez-vous m’apprendre à manier l’épée ?

Mon père était un grand guerrier, j’aimerais en honneur de son souvenir, savoir utiliser cette arme qu’il appréciait tant. »

Ce n’était qu’un demi-mensonge murmuré au creux de la nuit.

Il la regarda et lui fit un sourire tendre, en dégainant son épée elfique. Elle avait une superbe lme noire avec des reflets bleus. Il la présenta à la jeune femme et fesant une révérance respectueuse.

"Je prendrais mon épée de la nuit, pour combattre chère demoiselle..."

Puis il la vit s'approcher d'une superbe épée dans le fond de la pièce. Les doigts de la jeune femme l'avait frolée d'un geste tendre et affectueux. Il vi ses grand yeux gris se poser sur lui, puis elle lui demanda de lui apprendre le maniement de l'épée. Il n'avait jamais apprit l'épée à un être humain, mais cette demoiselle semblait exceptionnelle et les siens ne lui en tiendrait surement pas rigueur.

"Ce serait un immense honneur, chère demoiselle, ...toutefois il faut que je vous dise, qu'être éduqué au maniement de l'épée par un elfe de la lune est une chose rare, ...Soyez en digne...ce que je ne doute pas..."

Il avait mit un genou à terre pour faire sa révélation solennelle et importante à la jeune femme. Puis le regard de braise, gris lui aussi tomba dans celui de la nouvelle apprentie de la jeune femme...

« Chère demoiselle » et une révérence... Un imperceptible sourire vint se peindre sur les lèvres de la dirigeante, que de galanterie face à une jeune femme habillé en homme. Amusée, elle songea que si elle avait su la réaction que cet acte générait, elle se serait travestit plus souvent. Bien vite, elle se ressaisit :

« Je vous en prie, traitez-moi comme vous l’auriez fait si j’avais été un jeune garçon ! »

Emma ne voulait surtout pas de traitement de faveur sous prétexte qu’elle était née femme. Ses ennemis n’en tenaient, et n’en tiendraient pas compte, et malgré ça, elle devait tout de même être à même de se défendre et de protéger ceux qui lui étaient chère n’est ce pas ? Et puis la douceur, les mots de velours, les gestes de soie attentifs à ne pas blesser, elle connaissait. Elle qui était née dans du coton, à qui on avait toujours fait attention savait désormais que ce n’était qu’une illusion. Avant déjà, elle en avait l’avant goût, l’impression, aujourd’hui c’était une certitude, les épreuves rendent plus fort. S’entraîner sans être ménagée, voilà ce qu’elle voulait au fond.

La réponse qu’il lui offrit fut surprenant en un sens, et honorifique. Encore un traitement de faveur, sous quelle excuse cette fois-ci lui accordait on un droit si rare ? Emma baissa les yeux, réaction machinal lorsqu’elle se mettait à réfléchir, à peser le pour et le contre. C’était une chance qu’on lui offrait, la chance de devenir sans doute plus forte, d’avoir un enseignement.

La jeune femme s’approcha de l’elfe et plia ses jambes de manière à être à sa hauteur. La colère précédente avait disparu de son regard, pour le moment…

« Je vous remercie. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour me montrer digne d’un tel honneur, cependant, s’il vous plaît… Ne.. Enfin…
Ce n’est pas nécessaire d’enfin… de vous agenouiller. »

Il ne s’agissait pas de timidité ou de pudeur, d’une modestie feinte ou de quoi que ce soit d’autre dans ce genre là. Simplement, la jeune dirigeante n’avait jamais apprécié ces marques élogieuses à son égard en tant qu’Emma, elle ne s’en sentait pas plus digne en tant qu’Elhorah..

« Bien. »

Sans un mot de plus, la jeune femme se releva et retourna près des épées exposées. Espérant qu’il ne devine rien sur ses origines (et au pire elle mentirait ), Emma se saisit de l’épée de son père et le leva jusque devant son regard. Son père ne s’était jamais beaucoup battu, à leur époque, l’île était encore relativement en paix. Cette arme lui rappelait juste ses devoirs, envers sa famille et son peuple.

« Comment va se dérouler ma première leçon ? »

Il la regarda droit dans les eyux lorsqu'elle lui demanda de ne pas avoir de traitement de faveur envers elle, il était plutot surprit par cette remarque il lui dit d'une voix calme:

"Je n'avais nullement l'intention de vous favoriser, mademoiselle,...chez les elfes, les femmes sont élevées pareilles aux hommes, et je n'ai pas l'intention de changer cette règle fondamentale de notre peuple. Vous êtes une femme mais...vous vous battrez comme un elfe!"

Lorsqu'elle lui demanda de se remettre debout, il la regarda droit dans les yeux, et dit simplement:

"Chez nous, les elfes, on s'agenouille pour prouver que notre parole est sincère, ce n'est nullement un signe de soumission par rapport à vous je puit vous l'affirmer."

Il semblait presque vexé par ce qu'elle venait de lui dire, lui soumis? Jamais. Pourtant il n'était nullement vexé et comprenait seulement que la jeune femme ne savait que peu de choses sur les elfes de la lune et qu'elle devrait apprendre certaines règles.

Il se revela donc et prit sa grande épée elfique, il la mise perpendiculaire à son doux visage, et dit d'une voix calme:

"Tout d'abord, je vais vous apprendre la plus simple d'engager la bataille face à un adversaire plus grand que
vous."

Il rangea son épée, et alla au fond de la pièce où il avait remarquait un immense mannequin qui devait mesurer pas loin de 2, 50m. Il l'ammena au centre de la pièce sans aucune difficulté.

"Bien...montrez moi votre épée s'il vous plait"

Il s'apprêta à recevoir l'épée des mains de Emma....

[Comme toujours je m’excuse pour le retard, sincèrement…]

A sa réponse, Emma ne put réprimer un très léger sourire. Fragile certes au vu de son état physique et émotionnel mais pourtant bien présent. Elle haussa légèrement les sourcils, surprise. Chez les elfes qu’elle avait rencontrés au cours des voyages diplomatiques, aucun ne s’était agenouillé devant elle. Sans doute parce qu’à ces instants là, il s’agissait d’affaire d’Etat, de traité d’alliance ou d’échanges d’informations essentielles. Les temps étaient bien sombre, il était nécessaire de se serrer les coudes.

« Pardonnez mon ignorance. »

Lâcha-t-elle simplement, avec une humilité étrange. Sincère bien sûr, mais étrangement amère. C’était sans doute un peu de dignité mal placée, mais ces temps-ci, elle ne pouvait plus se rattacher qu’à ce fragment de fierté qu’il restait au fond d’elle, comme un éclat lumineux au milieu d’une pièce si obscure…

Hochant la tête en signe d’affirmation, Emma arqua légèrement un sourcils, songeant ironiquement qu’il n’y avait pas grand mal à ce que son adversaire soit plus grand qu’elle. Ce n’était pas qu’elle était excessivement petite, seulement de taille moyenne, mais plutôt que les ennemis qu’elle visait ressemblait d’avantage à des démons qu’à des hommes.

Elle le laissa s’occuper des préparatifs et lança un coup d’œil haineux au mannequin. Il avait exactement la taille de Kyo, et elle n’aurait pas pu se tromper sur ce détail. Après avoir contemplé pendant des mois l’horreur de cet être vivant, son visage, sa carrure, le moindre aspect de son apparence était gravé à jamais dans son esprit. Elle le tuerait. De ses propres mains. Quitte à ne plus jamais pouvoir se regarder en face.

« Mon épée ? »

Répéta-t-elle presque interloquée. Elle eut un moment d’hésitation, ce n’était pas une épée anodine, mais celle de la personne qu’elle avait admiré et aimé le plus au monde. Son modèle en quelques sortes. Ce plus, le symbole de la famille Aleyna était gravé sur le manche, le même signe que l’on croisait à l’entrée de la ville, et sur le monument de verre. Le regard de la jeune femme caressa la lame. L’Epée était large et lourde, Emma aurait sans doute du mal à la manier, et à la porter très longtemps au début. Ce serait difficile de muscler des bras si chétifs mais elle en avait la détermination.

Maintenant que sa sœur avait sa famille, Leïa ne pourrait plus jouer le rôle de la guerrière. Avant, les deux sœurs étaient complémentaire, l’une à la magie, l’autre au corps à corps. Elle devait à présent maîtriser à la perfection ces deux techniques.

*Quoi qu’il m’en coûtera…*

« Tenez… »

Inspirant profondément, elle lui tendit l’arme en silence, se demandant si son secret allait être mis à jour si rapidement.

Le bel elfe la regarda intrigué, pourquoi prenait elle si à coeur le faite de lui passer son épée? Il prit l'arme dans ses mains d'un geste solennel et comprit tout de suite ce que tentait de cacher la jeune femme...
Il la regarda droit dans les yeux et d'une voix douce et calme, il dit:

"Cette arme est pleine de puissance et de magie, elle a appartenue à une personne très importante que je suppose...être votre père."

Il examina attentivement la lame de l'épée et vit l'inscription noté dessus, il sourit légèrement et d'une voix pleine d'amour il dit à la jeune femme:

"C'est bien ce que je pensais...princesse...vous êtes l'être le plus important de cette île, mais ne vous inquiétez pas...votre secret sera le mieu...et je vous protégerais même si cela doit me couter la vie...je l'ai promis à votre cher père"

Quelques années auparavant Blizz avait rencontré par hasard le père de la demoiselle qui se trouvait à présent face à lui, il savait que Blizz était le meilleur escrimeur de l'île et donc lui avait demander de protéger sa fille quand le moment serait venu, mais, il n'avait pas précisé de qui il s'agissait et il avait juste ajoutr une phrase mystérieuse..."C'est elle qui vous trouvera...et vous la reconnaitrez"

Il regarda les yeux de la demoiselle et son regard gris bleu se fit plus brillant, il leva la lame et jeta un sort élémentaire sur celle ci pour l'empécher de trancher ce qu'elle touchait...

« Hum »

Fit-elle pour toute réponse, préférant être évasive que de se trahir. Emma le laissa soupeser l’arme et l’observer, commenter son ancienneté et sa magie. Il ne fallait surtout pas qu’elle dise quoi que ce soit. L’émotion lui nouait la gorge, un trop plein de souvenirs enfouis en elle qui n’avait de cesse de vouloir remonter à la surface. Mais cependant, elle ne pouvait pas se le permettre, seuls les enfants avaient le droit de pleurer, seules les femmes, et elle, elle était un chef d’Etat avant tout.

La jeune femme tressaillit en entendant son titre révélée et fixa Blizz avec animosité, l’accusant presque du regard d’avoir osé dévoiler son secret à voix haute.

« On ne m’a pas appelé comme ça depuis mes vingt ans. »

Fit-elle sur le ton d’un reproche en le laissant continuer ses propos. Elle s’était raidit, surprise. Elle aurait dû se sentir soulagée de ne plus avoir à mentir, pourtant, elle avait l’impression qu’un immense poids venait de retomber sur ses épaules pour l’accabler. En tant qu’Elhorah, elle était libre de ses actes, en tant qu’Emma, ses chaînes venaient juste de se resserrer un peu plus, l’étouffant d’avantage.

Alors il connaissait son père ? Les questions se multiplièrent dans l’esprit de la jeune dirigeante. Ou ? Quand l’avait-il rencontré ? Que s’était-il dit ?

Pour faire cesser cette torture la demoiselle ferma les yeux, fronçant les sourcils. La douleur lui embrumait l’esprit, lui donnant parfois des vertiges d’une violence inconsidéré.

« Je sais que je n’aurais pas du vous mentir… »

Finit-elle par admettre d’une voix où la lassitude perçait. Elle rouvrit les yeux difficilement et l’observa lancer un sort sur l’arme familiale.

« Pardonnez-moi. Je suis sans doute indiscrète. Mais où l’avez-vous rencontré ? Mon père ne quittait que rarement l’île, bien sûr cela lui arrivait… D’où venez-vous ? »

Après tout, il savait qui elle était maintenant, elle cherchait simplement à remettre les deux équipes à égalités. En oubliant les principes les plus élémentaires de sa bonne éducation. D’un geste déterminé, elle tendit la main pour reprendre l’épée. Elle n’était peut-être pas adroite au corps à corps, elle était sans doute faible physiquement mais elle avait dans son cœur plus de force et de courage que n’importe qui, plus de rage également et de colère qu’une vie suffirait pour en engranger. De plus, la magie lui avait appris à se concentrer, à dominer son esprit. Ne lui restait qu’à faire de cette épée, le prolongement de son bras.

Il la regarda tendrement, et comprit la situation délicate e la jeune femme. D'une voix douce il dit simplement:

"Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas là pour vous juger, j'ai seulement fait le serment de vous protéger. Je ne veux pas que vous vous sentiez accablée pour quelque chose, au contraire, mon rôle et de vous enlever tout ce travail des épaules."

Il s'approcha doucement de la jeune femme curieuse de savoir tant de chose sur lui. il hésitait à lui raconter sa rencontre avec son père. Ce n'était pas son genre d'étaler sa vie, d'elfe, mais ce ci la regardait. après quelques secondes il se décida:

"J'ai rencontré votre père totalement par hasard. Je métait énormément entrainer, pour devenir un des meilleurs escrimeurs de l'île, pour pouvoir protéger les miens. un jour votre père est venu me trouver pour savoir si je voulais être à son service. Au début je ne voulait pas...J'avait besoin de ma liberté. Puis lorsqu'il m'a annoncé de quelle mission il s'agissait j'ai eccepté. Il ne m'a pas dit qui vous seriez, il m'a juste dit que c'est vous qui me trouveriez, il faut croise qu'il avait raison."

Il s'approcha d'elle doucement et dit d'une voix calme:

"A présent mon rôle est de vous protéger au péril de ma vie, de vous enseigner l'art de combattre, et vous restiez en vie...et je le ferais, vous pouvez compter sur moi."

Elle ne répondit rien dans un premier temps, songeuse autant qu’affaiblie de plus en plus. De temps à autre des tâches noires dansaient devant ses yeux et elle devait se faire violence pour les dissimuler à son interlocuteur. Blizz chercha à la rassurer, elle hocha la tête par pure politesse bien que les mots du jeune home ne l’aient pas vraiment atteinte. Pas qu’il n’était pas charmant non, c’était juste l’idée d’être protégé qui la dérangeait…

Avec attention, Emma écouta l’elfe lui raconter cette histoire sans souffler mot, le regard vague. C’était peut-être son père qui avait confié cette mission au jeune homme mais elle ne pouvait pas décemment accepter. Ce n’était pas une question de fierté ni même d’orgueil, elle savait pertinemment que tout le monde avait besoin d’être protégé à un moment ou un autre mais cependant.

* Je ne veux plus qu’on meure à cause de moi…*

Cette idée lui administra un choc plutôt violent, la tête lui tourna et elle s’effondra au sol. Difficilement, elle ramena ses jambes vers sa poitrine et passa ses mains sur son visage. Ses yeux gris prirent une couleur ébène et les visions s’enchaînèrent. Cadavres jonchant le sol en monticule, chair purifié, sang souillant la terre. Et les visages, tellement de visage. Ses hommes avaient payé le prix de son inconscience, de sa faiblesse. Ses hommes étaient morts à cause de ses erreurs de jugement, à cause de son manque de détermination alors non…

« Je ne mérite pas qu’on me protège… »

Ce n’était peut-être qu’un souffle à peine audible, mais cette confession dévoilait la princesse de l’île dans un état de détresse et de doute. Le poids de son devoir était bien lourd et elle s’évertuait tant bien que mal à l porter, assumant la responsabilité de tout, déléguant le moins possible. Ce murmure était la conséquence de sa faiblesse physique, des visions qui venaient de l’assaillir –et qui s’évaporaient à présent-, des souvenirs qui la martelaient.

Pourquoi elle et pas une autre ? Elle s’était si longtemps poser la question. Elle avait si longtemps refusé le prix à payer. Inconsciente enfant jetée aux loups. Le conseil attendait un nouveau faux pas de sa part autant qu’il le craignait. Emma était seule à la tête de l’île, et de ses décision découleraient l’avenir. De quoi vous noircir l’âme, et flétrir votre cœur, ou bien vous tuer si vous n’aviez pas la force d’accepter votre destiné.

Clignant des yeux pour revenir à la réalité, la jeune femme inspira profondément, et leva son regard vers Blizz :

« Pardonnez-moi. »

En voyant la jeune femme s'effondrer à ses pieds, il eu le réflexe du protecteur, il jeta les épée qu'il avait en main, au sol, et se précipita vers elle. avec un geste d'une douceur rare il s'agenouilla et la prit dans ses bras, lentement, tendrement.
Il remarqua les spasmes, de la demoiselle, surement dus à des visions. Alors avec un geste de père, et d'ami, il se mit à la bercer le temps que les visions se calment.

Blizz savait très bien ce que cela fesait d'apprendre que quelqu'un était capable de mourir pour soit, il l'avait deja vécu avant. Mais lorsqu'elle leva ses grands yeux vers lui, il ressentit soudain, ses doutes, ses peines, le néant qui assombrissait son coeur si jeune.
Il fixa son regard tentant de lui envoyait une vague d'apaisement. Puis elle lui demanda de lui pardoner, mais que devait il pardonner, elle n'avait rien fait de mal. Son coeur et son corps etaient en souffrance, et Blizz les comprenait, c'était pour cela que son rôle était de la protéger. Il devait la rendre aussi forte qu'auparavant, et pour cela il lui donnerait tout ce qu'il avait, son amour, sa tendresse, sa patience, mais jamais il n'abandonnerait un être aussi fragile. Alors d'une voix douce il lui dit:

"Je n'ai rien à vous pardonner vous n'avez rien fait de mal. Je comprends la souffrance que vous ressentez, et mon rôle est d'être là au près de vous, pour vous aider à surmonter tout ce mal qui vous ronge l'âme."

Alors tendrement il la serra un peu plus contre lui et posa délicatement son menton sur la tête d'Emma. Il voulait qu'elle sache qu'il était là et qu'elle pouvait compter sur lui...

[Gomen. C’est court cette fois ci.]

Dans sa semi conscience, elle sentit à peine Blizz la prendre dans ses bras, elle ne le remarquait juste pas, transportée par ses visions dans un monde de déchéance et de chaos. C’était son passé, et il semblait que ce fusse également son avenir. Elle se sentait soudainement vidée de toute énergie et payait le prix de son inconscience. Elle avait cherché à pousser son corps au-delà de ses limites, elle avait puisé dans des ressources qu’elle ne connaissait jusqu’alors pas et désormais elle ne pouvait plus rien.

Son corps était endolori, les courbatures étaient douloureuses mais elle les ignorait. Son esprit était assaillit de macabres prémonitions et elle n’avait plus assez d’énergie pour les repousser. Emma ne parvenait plus à se mentir à elle-même, elle avait dépassé le seuil de tolérance et devait assumer les conséquences.

La jeune femme se concentrait autant qu’il lui était possible sur sa propre respiration, cherchant à la rendre lente et régulière pour calmer ce cœur qui battait si fort et lui assénait de violent coup à l’intérieur de sa poitrine. Comme s’il désirait se venger. C’était tout son être qui se vengeait du manque d’attention qu’elle lui avait porté.

En temps normal, elle aurait sans doute mentit, relevé la tête et nier les mots que Blizz prononçait alors. C’était humiliant à accepter en quelque sorte, mais oui, sans doute avait-elle besoin qu’on l’aide à affronter tout ça. Peut-être qu’elle s’était voilé la face et que seule, elle n’y arriverait jamais. Mais à quoi bon être entouré quand on savait mettre ses proches en danger par le seul fait d’être là.

Machinalement, elle ramena ses genoux vers elle, recroquevillée comme une enfant.

« Rester près de moi vous mettra en danger Blizz. »

Sa voix était terne, son regard plongé dans le vague. Elle avait annoncé cela comme une vérité incontournable. Elle savait qu’il ne pourrait rester près d’elle.

« Même vous ne pourrez pas me sauver. »

L'elfe la serrait toujours contre lui, il était choqué par les aproles qu'elle venait de prononcer, et d'un mouvement violent comme on lui avait raremnt vu, en fait, jamais, il perdit totalement son calme. Il se leva royalement d'une voix forte et impérieuse, il lui jetta à la figure:

"Vous pourrez me dire toutes les choses qui pourraient me faire peur, jamais je ne vous abandonnerais, c'est compris? Je suis en elfe, et chez nous l'honneur est plus que tout, si je vous abandonne j'aurais failli à ma mission et également à mon être entier!! Et je refuse de vous laisser seule au milieu de tout ces cauchemars même si cela doit me couter la vie. Je comprend que vous souffrez mais ce n'est pas pour cela qu'il faut rejetter ceux qui veulent vous aider. Vous pourrez me rejeter tant que vous voudrez je vous suivré et vous protégerais, alors ne refusez pas mon aide!"

Blizz se rendit soudain compte de ce qu'il venait de faire. Pour la première fois de sa vie il avait perdu son sang froid fasse à une inconnue. C'est comme s'il l'avait toujours connu, si en quelques sorte elle fesait partie de lui. C'est surtout pour cela qu'il ne voulait pas l'abandonner à sa triste sort, même si ela l'envoyait à la mort...il avait juré!

Elle se crispa machinalement, sans en avoir réellement conscience. Emma avait six ans, elle venait de dire une bêtise et on la disputait. Emma avait six ans et son seul moyen de défense était le silence, le repli sur elle-même. A seule défense était de ne rien dire et de baisser la tête. Epuisée aussi bien moralement que physiquement, elle n’avait pas la force de riposter, d’emprunter un masque de froide sérénité pour remettre l’elfe à sa place, autant dire loin d’elle.

Il n’avait pas tort, elle aurait pu lui dire bien des choses. A commencer par lui dire que quand l’homme qu’elle aimait encore, un vampire, avait faillit la tuer, elle s’était enfuie pour le retrouver, abandonnant son île, et que durant plusieurs mois, son ennemi juré l’avait humilié et torturé pour savoir où était l’île. Non, elle n’avait sans doute pas cédé, mais une partie d’elle était morte ce jour là, emporté par les coups que Kyo lui portait perfidement, susurrant à son oreille des menaces que jamais elle n’oserait répéter. Et puis il y avait cette mission, elle l’avait organisée à cause de ses visions, cela n’avait été finalement qu’un piège, un piètre piège dans la gueule duquel elle avait jeté ses hommes. Tellement avait perdu la vie. Chaque nuit, elle revoyait leur visage durant les quelques instants de sommeil qu’elle s’offrait.

Alors pourquoi s’entêtait-il ? Et puis pas seulement lui, eux tous…

Il fallut quelques instants à la jeune femme pour enregistrer les propos qu’il lui tenait avec tant de véhémence. Cela la perturbait plus que ce n’aurait du, elle se sentait touchée, mise à nue et ne savait pas comment réagir. Elle déglutit difficilement, ses lèvres pâles tremblaient mais elle leva son regard courageusement vers lui. Elle n’avait pas bougé, elle était toujours recroquevillée sur elle-même. Emma avait douze ans, et Blizz était le maître qui lui faisait la leçon.

« Vous êtes jeune… »

Annonça-t-elle simplement, effrayé par les sentiments qui l’animaient. Et subitement, Emma avait cent ans, son regard avait vu plus d’horreur qu’une vie humaine ne lui permettait. Difficilement, elle repoussa une fois de plus les limites de son propre corps et se releva. Pour tenir debout, elle dut s’appuyer à un mur.

La jeune femme inspira profondément, jeta un regard nostalgique vers la lueur de la lune qui filtrait par les fenêtres et débuta son réquisitoire.

« Ne remettez pas votre qualité d’elfe et votre maturité en valeur, Blizz. Vous êtes jeune. Cela se voit dans vos yeux. Votre courage est honorable. Je ne doute ni de votre force ni de votre loyauté, je les ressens. Mais croyez-moi. Il est trop tard pour me sauver. »

Et disant ces mots-ci, une larme roula le long de sa vie. La vision qu’elle venait d’avoir était irrémédiable. Le temps qui lui était impartie allait bientôt s’écouler. Que lui restait-il ? Une semaine, un mois, peut-être un an. Pas d’avantage.

Le choc avait été rude mais elle s’y attendait. Les femmes de sa famille, les dirigeants de cette île depuis quelques temps mourraient jeune. Et puis, elle le sentait déjà tout au fond d’elle…

« Je vais mourir et même vous n’y pourrez rien. »

Le bel elfe la regarda droit dans les yeux et comprit soudain ce qu'elle voulait dire par "vous êtes jeune...", il avait vécu plus d'années qu'elle, mais en voyant ses yeux gris le fixer, il réalisa toutes les horreurs que la jeune femme avait du voir. Oui, il allait s'obstiner malgrés tout ce qu'elle pouvait dire. Il était comme ça Blizz, malgré l'expérience, il était toujours aussi passionné et ne supportait pas de voir souffrir d'autre.

Puis lorsqu'elle lui dit qu'elle allait mourir, il comprit qu'elle savait ce qui l'attendait, quand et où? aucune idée, mais elle devait mourir c'était dans l'ordre des choses. Pourquoi protéger un être si exceptionnel si c'était pour qu'il meurt devant vous? Il vit une larme couler le long de la joue de la bel demoiselle. elle avait peur, il comprenait, la peur innéluctable de la mort, de celle que l'on attend et que l'on sait venir.

Il leva la main délicatement vers elle, et dans un geste tendre et doux et caressa sa joue, en essuyant la larme qui coulait. Puis d'une voix douce, la voix d'un ami, plus que d'un professeur, celle d'une personne qui tient à vous et qui en fesant serment ne vous abandonnera jamais plus, il dit:

"Ta mort est peut être inelluctable, et malgré le mal qu'elle me fera, je te suivrait jusqu'à la fin, jusqu'à la veille de ta disparition, je ferait partie de toi, je serait celui, qui fera la deuxième moitié de ton coeur, et qui sera le courage dont tu as besoin. Je serait ta force, quand tu n'en aura plus, et ta foi quand tu l'auras perdue. Je serait là...à jamais"

Ces paroles avaient surgient comme un son voilait, c'était un serment d'elfe, une chose extrèmement rare, dont aucun elfe depuis des milliers d'anées n'avait fait cadeau à un être humain. Ce qu'il venait d'annoncer malgré le détournement des paroles, et sa fin à lui. Ils ne feraient plus que deux, et lorsqu'elle mourrait, il mourrait avec elle...
Il avait utilisait le tutoiement, car chez les elfes, on ne vouvoit pas, donc c'était vraiment dur pour lui de garder ce mode de communication. Et un serment d'elfe de lune devant se faire ainsi...

Emma le laissa faire lorsqu’il tendit sa main vers elle, elle accepta qu’il voit ses larmes et qu’il les sèche, ce qui en soit était déjà la preuve d’un grand respect. Rare était les personnes aujourd’hui qu’elle acceptait lorsqu’elle se sentait si faible. Mais peut-être finalement, que le poids sur ses épaules étaient devenu bien trop lourd pour qu’elle ne le supporte, oui, peut-être que la jeune femme avait véritablement besoin de l’appui de Blizz.

La jeune dirigeante ferma les yeux, retenant ses larmes, serrant les poings, se crispant au contact de la main de l’elfe contre sa peau. Elle le tolérait dans son monde, mais il n’en était pas moins vraie qu’elle ne supportait pas sa propre insuffisance. Elle ne regrettait même pas d’avoir poussé son corps jusqu’au bord de l’évanouissement, ce qu’elle regrettait, c’était de ne pas avoir tenu plus longtemps.

D’un geste vif elle saisit la main de Blizz et la serra aussi fort qu’elle en était capable tandis qu’il prononçait des paroles qu’elle n’oublierait probablement jamais. Cela ressemblait bien trop à un serment d’éternité. Avec une douceur inhérente à sa personne, elle rouvrit les yeux et déposa un baiser sur la paume de la main de son vis à vis. C’était sa façon de lui montrer sa gratitude, bien que ce geste eut pu être jugé indécent en public pour une dame de son rang.

« Votre jeunesse vous rend fou. »

Chuchota-t-elle avec bienveillance. Elle planta alors ses yeux dans les siens, une certaine sérénité retrouvée.

« Mais je ne vous laisserais pas mourir. »

Il pouvait bien dire ce qu’il voulait, elle ne le laisserait pas faire. Mourir ne lui plaisait pas. Elle n’en avait pas envie le moins du monde. Elle voulait vivre. Vivre vraiment. Elle avait encore envie de rire, de se baigner dans les sources chaudes découvertes lorsqu’elle avait huit ans, chevaucher Winter jusqu’à en avoir mal aux jambes, aller au phare. Elle avait tant d’envie en elle que l’idée que la fin était proche lui donnait le vertige. Mais elle l’acceptait simplement.

« Puisqu’il en est ainsi, je vous confie votre première mission. Me laisser seule dans cet état serait folie, vous en conviendrez. Je vous mets donc au défi Blizz. Emmenez moi dans un endroit que je n’ai pas encore vu. S’il vous plaît… Et je vous en prie, surprenez moi.»

Le bel elfe fut surprit par le geste de la demoiselle mais comprit qu'il s'agisait seulement d'un geste damitié et de gratitude.
Il lui sourit gentiment en plongeant ses yeux gris dans ceux de la jeune fille. quelle force pouvait bien émaner d'un être si fragile et si tendre.

Elle lui fit alors la requette la plus incroyable et la plus innatendue qu'il n'avait reçu durant son existence. Un lieu inconnu des humains il en connaissait un où personne n'avait le droit de pénétrer, à part les elfes. Son sourire et son regard s'éclairèrent doucement.

Il dit d'une voix calme et douce:

"Je vais vous faire découvrir un lieu qu'aucun humain n'a encore pénétré, et que seuls les elfes connaissent. Vous ne devrez le révéler à personne, ...allons dans la belle forêt, et vous comprendrez."

Emma avait perdu depuis longtemps l’habitude d’être téméraire. Sa spontanéité, elle l’avait enfermé au fin fond d’elle même pour pallier à la nature impulsive de son aînée. Toute deux se complétait. Léïa avait la passion et la fougue, Emma la sérénité et la sagesse. Pourtant tout trace de passion n’était pas morte en elle, elle était en réalité encore bien vivace mais la cadette avait apprit à la maîtriser, à la contrôler pour ne pas perdre pied. Cela ne lui servirait plus à présent.

Elle sourit énigmatiquement et hocha doucement la tête, signe qu’elle acceptait la proposition avec joie. Et sans plus rien dire, elle le précéda dehors. L’air frais de la nuit lui fit du bien, elle frissonna un instant puis son corps s’habitua à la température. Songeuse, elle ne dit rien durant un long moment, attendant que Blizz la rejoigne à l’extérieur pour la guide vers ce lieu inconnu. Les rumeurs lui paraissait soudainement fondé, c’était bien vrai, lorsqu’on arrive au terme de sa vie, la personnalité se délie et le poids des obligations devient moins lourd. Cette nuit en tout cas, elle ferait fît des convenance et de son devoir. Elle avait besoin de cette escapade, besoin de sentir qu’elle n’était pas vaine et qu’elle avait encore un rôle à jouer. Besoin de replonger ses racines dans cette terre natale qui avait entendu ses premiers cris, vu ses premiers sourires, sentit ses premiers pas.

Nostalgique et douce, elle annonça finalement :

« Je doute de ne jamais avoir mis les pieds dans un tel endroit vous savez… J’ai passé mon enfance à explorer la moindre parcelle de terre de cette île. Entre cours de tenue et d’histoire, j’ai déceler de nombreux secrets d’Ynis Witrin. Je vous les confierais peut-être un jour, si vous le désirez… »

Oui un jour. Elle voulait faire semblant, croire qu’il y avait un demain, un avenir, un plus tard qui ne s’était pas dérobé à ces pas. Elle voulait penser qu’elle avait encore tout le temps, même si ce n’était qu’un mensonge, qu’une illusion nocturne qui s’évanouirait dès l’aube.

Elle sentait remonter en elle les élans de son enfance. Cela n’avait aucune amertume, c’était doux et apaisant, c’était libérateur. L’envie d’oublier ses crainte était plus que jamais présente, et quand on a plus d’avenir, on ne peut que se tourner que vers son passé. D’un pas décide, elle se dirigea vers la forêt.

« Et qu’a-t-il de particulier cet endroit, si ce n’est qu’il est entièrement dédié à votre race ? »

[ Libéré. Blizz, tu post en forêt ? :p]

Il fut surpris par la vivacité soudaine de la jeune femme, il sourit et la suivit en direction de l'extérieur. Il la suivit et vu le frisson sur le corps de la demoiselle, elle devait espérer se voir encore vivante.

Il la suivit et entendant sa remarque il lui dit:

"Vous ne connaissez pas ce lieu, personne de votre race ne le connait...il n'est pas dédié à notre race, il est dédié à quelque chose d'autre. Vous comprendrez en voyant ce lieu,...suivez moi jeune demoiselle"

[oui je poste à la forêt de suite Wink

]

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